La "Liste Sale" comprend 204 employeurs ayant 2.500 personnes en situation d’esclavage.
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Source : CPT avec des informations de Rede Brasil Atual | Image : João Ripper
La « Liste sale » répertoriant les employeurs pris en flagrant délit d’assujettissement de travailleurs et travailleuses à des conditions analogues à l’esclavage a été mise à jour le 4 janvier de cette année et publiée quelques jours après. Cependant, depuis le vendredi 18 au matin, cette publication ainsi que le site de l’ancien ministère du Travail ne sont plus visibles. La diffusion de cette liste a toujours été entourée de conflits et de tensions, que ce soit de la part du gouvernement fédéral lui-même, de son cercle politique ou, bien sûr, des employeurs notifiés.
Lien pour consulter en ligne la « Liste Sale » mise à jour le 4 janvier 2019 :
Note Autres Brésils : la liste, mise à jour en octobre 2018 était à cette adresse : trabalho.gov.br/images/Documentos/SIT/cadastro-de-empregadores-publicacao-semestral-ordinaria-detrae-outubro-2018.pdf
Le gouvernement fédéral a publié, début janvier, une mise à jour de la « Liste sale » du travail esclave, qui est le registre des employeurs qui soumettent des femmes et des hommes à des conditions analogues à l’esclavage. [1] Cette nouvelle version, mise à jour le 4 janvier de cette année, comporte 204 noms d’employeurs dans 22 états brésiliens. C’est le Minas Gerais, avec 55 cas enregistrés, qui est en tête, suivi du Para, avec 27 cas. Au total, 2463 travailleurs et travailleuses sont concernés.
LaRue89 avait publié un article au sujet de la liste en 2015
La publication de la Liste relève de la responsabilité du SIT- Secrétariat de l’inspection du travail- , rattaché jusqu’à la fin 2018 à l’ancien ministère du Travail, supprimé par le gouvernement actuel. Aujourd’hui, sa diffusion est de la responsabilité du ministère de l’Économie récemment créé, au sein duquel l’inspection du travail a été transférée.
La liste comprend des cas de travail analogue à l’esclavage dans des zones rurales et urbaines. Il s’agit de domaines agricoles, de charbonnières, de zones d’extraction, d’ateliers de couture et de chantiers de construction publique. Dans un seul cas, une exploitation agricole s’étendant sur quatre municipalités de l’intérieur du Minas Gerais, 348 travailleurs ont été délivrés de cette situation. De même, 173 ouvriers d’un chantier de travaux public à Conceição do Mato Dentro, dans le Minas Gerais, ont connu le même sort.
Suite à une mesure conservatoire du ministre Ricardo Lewandowski, du Tribunal Suprême Fédéral - STF, répondant à une requête d’un employeur, ce registre n’a pas été mis à jour pendant trois ans.
Lire dans BastaMag, Le Brésil ré-autorise en partie le travail forcé
Plus tard, alors que la ministre Carmen Lucia était présidente du STF, cette mesure a été révoquée. Néanmoins la Liste n’a pas été publiée. Une "guerre" juridique s’en est suivie entre le pouvoir exécutif et le parquet du travail -MPT, jusqu’à ce que la publication de la Liste soit à nouveau régularisée.
La publication de la "Liste sale" du travail esclave est prévue par l’ordonnance interministérielle n° 4 du 11 mai 2016 du Gouvernement fédéral.
Candidats à des mandats législatif ou exécutif ayant reçu le plus de donation de la part de latifundiaires, actionnaires ou administrateurs d’entreprises prise en flagrants délits de travail esclave. Infographie disponible sur https://reporterbrasil.org.br/2018/10/flagrados-com-trabalho-escravo-doaram-r-10-milhoes-a-142-candidatos/ Source de l’ancien Ministère du travail et du Tribunal électoral supérieur.
Précisions d’Autres Brésils :
On peut toutefois accéder à des "mirroirs" de la page via le très beau projet web archive. La dernière mise à jour étant datée du 05 janvier. Voici le lien :
https://web.archive.org/web/20190105115749/http://trabalho.gov.br/trabalhoescravonao/