- Traduction de Philippe Aldon pour Autres Brésils
- Relecture : Du Duffles
Nous vivons un moment unique dans l’histoire récente où aucun d’entre nous n’était préparé à devoir interrompre le rythme normal de sa vie quotidienne pour combattre un ennemi microscopique, le Covid-19, qui nous oblige à rester à la maison pour contenir l’augmentation de la courbe de contagion et protéger principalement nos personnes âgées.
Cependant, nous ne pouvions pas non plus prévoir les conséquences de l’isolement forcé et de la quarantaine sur notre comportement et sur les relations domestiques et familiales, car il s’agissait d’une situation inimaginable, anticipée uniquement dans la fiction hollywoodienne.
Les données indiquent une augmentation des cas de violence domestique, en cette période d’isolement social. À Rio de Janeiro, on a constaté une augmentation de 50 % des cas de violence domestique pendant le confinement. Comment expliquer ces chiffres alarmants ?
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La neuropsychologue Roselene Espírito Santo Wagner, connue sous le nom de Dr Leninha Wagner, révèle ce qui peut se cacher derrière les statistiques et les faits : « Si d’un côté nous nous éloignons volontairement de la socialisation, de l’autre nous nous exposons à un excès d’interaction familiale. Chez certains, cela réveille le sentiment d’enfermement, d’exclusion, exacerbant l’agressivité, qui était auparavant libérée, de manière créative dans les relations et les programmes sociaux ».
Qu’en dit la science ?
Le spécialiste souligne qu’il existe plusieurs études qui associent le retrait social à des troubles intériorisés tels que l’anxiété, les phobies, l’hypocondrie, les TOC, la dépression, les idées suicidaires et l’agressivité : « Les interactions sociales sont d’une importance capitale pour le développement des liens affectifs, le plaisir de la compagnie, le développement cognitif, le respect des normes et des lois sociales. Dans l’excès d’interaction familiale, les enfants des écoles fermées sont contenus dans des environnements réduits, la plupart du temps dans des appartements, les maris et les femmes, partagent au-delà de l’espace physique, la vie de la maison avec leurs enfants, dans le même temps. Cela potentialise confrontations et conflits jusqu’alors latents, les rendant désormais manifestes ».
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Le phénomène de la violence domestique
Le Dr Leninha Wagner révèle que la violence domestique est comprise comme un phénomène complexe sous ses différentes formes, notamment comme une cause et une conséquence de l’inégalité des pouvoirs dans les relations entre les genres : « La violence domestique ou de genre affecte l’intégrité bio-psycho-sociale de la victime. Plusieurs symptômes et troubles du développement peuvent se manifester, tels que des troubles des systèmes digestif et circulatoire, les douleurs et tensions musculaires, les troubles menstruels, la dépression, l’anxiété, le suicide, la consommation de narcotiques, le stress post-traumatique, ainsi que les blessures physiques, les privations et le meurtre de la victime ».
L’importance de chercher de l’aide
Nous sommes dans un scénario mondial peu rassurant et difficile et c’est pourquoi le neuropsychologue souligne que c’est une période de préservation de la santé mentale par l’équilibre émotionnel et, si nécessaire, de recherche d’aide : « Si à un moment donné vous ressentez la perte de sérénité. A tel point que votre nature la plus primitive et inconsciente peut se transformer en violence psychologique, verbale ou physique contre l’autre (la femme). Demandez l’aide d’un professionnel, un psychologue peut vous aider. Si vous vous ressentez comme victime potentielle, demandez de l’aide par les voies officielles. Ne vous alliez pas avec l’ennemi, contre vous, par peur ou par honte. Demandez de l’aide ».
[À lire aussi :Et « Portrait d’une société structurellement violente » par l’Observatoire de la démocratie brésilienne. ]