Chico Buarque

« Francisco Buarque de Hollanda est né le 19 janvier 1944 à Rio, mais c’est à Sao Paulo qu’il passe son enfance et son adolescence. Fils du grand historien brésilien Sérgio Buarque de Hollanda, Chico a grandi dans un environnement intellectuel exceptionnel. La maison paternelle était le point de rencontre d’artistes et d’intellectuels tels que le poète et musicien Vinicius de Moraes et l’écrivain et critique littéraire Antônio Cândido.

Chico Buarque s’est révélé au public à 21 ans avec la chanson » A banda « qui arrive en deuxième place dans le très populaire festival de musique de la Télé Record en 1966. Les paroles décrivent avec fraîcheur le passage d’une fanfare dans un village qui oublie tous ses soucis pour l’écouter, mais qui reprend ensuite sa vie habituelle. Avec sa jeunesse, ses grands yeux verts et son sourire timide, Chico fait l’unanimité au Brésil. Celui que toutes le mères rêveraient d’avoir pour gendre. Il est déjà considéré l’un de plus grands paroliers du Brésil.

Mais ce consensus fini par l’agacer. Pour briser cette adoration aveugle, il écrit en 1968 la pièce de théâtre » Roda Viva « . Elle raconte l’histoire d’une jeune star, interprété par Chico, qui est littéralement dévorée par son public. Au cours de la représentation, les acteurs offraient des morceaux du » foie « de la star au spectateurs. Les conservateurs furent indignés et Chico se débarrassa une fois pour toutes de son encombrante image de » gentil garçon « . Au point d’éveiller les soupçons du régime militaire au pouvoir qui le contraignit à une période d’exil en Italie.

En 1970, Chico est le premier musicien exilé à retourner au Brésil. Il est laissé en liberté, mais les censeurs n’arrêteront pas de le harceler pendant toute la décennie. Pour pouvoir créer, il doit sans cesse déjouer la censure. Il écrit des paroles allusives telles que » Apesar de você « (Malgré toi) ou » Cálice " (jeux de mots habile entre « calice » et « cale-se », tais toi).

Au moment où les censeurs s’acharnent à interdire toute composition portant sa signature, il enregistre le disque « Sinal fechado » (Feu rouge ) avec des chansons d’autres compositeurs : Paulinho da Viola, Caetano Veloso, Gil et d’un certain Julinho da Adelaide, en vérité un pseudonyme de Chico. L’artifice ne tarda pas à être découvert par le régime militaire, qui exigea désormais que chaque composition envoyée aux censeurs soit accompagnée d’une copie de la carte d’identité de son auteur.

Dans les années 80, le Brésil entreprit un processus d’ouverture politique et la censure devint plus clémente envers Chico Buarque. En 1985, les militaires quittent définitivement le pouvoir et Chico peut donner libre cours à son immense talent. Ses paroles sensibles, ses harmonies sophistiquées peuvent enfin nous éblouir sans entraves. "

(Texte tiré de Samba Brésil)

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