Tribune. Jeudi 6 mai au matin, les habitants du quartier populaire de Jacarezinho, zone nord de Rio de Janeiro, ont été réveillés par des tirs intenses provenant d’une opération menée par la police civile de l’Etat de Rio de Janeiro, opération qui s’est soldée par le meurtre brutal de 29 personnes : 28 habitants et 1 policier.
Une fois de plus, l’action de la police, censée lutter contre les trafiquants de drogue qui recruteraient des enfants et des adolescents, a été marquée par un usage extrême de la force au mépris des droits les plus fondamentaux.
Les policiers ont envahi des habitations, proféré des menaces, commis des violences physiques contre les habitants et, dans au moins deux cas, assassiné des personnes à l’intérieur de leurs domiciles. Des images de corps ensanglantés, la plupart d’hommes noirs, gisant sur le sol des maisons, dans les ruelles, dans les rues, ont envahi les réseaux sociaux et ont fait la « une » des médias internationaux.
Il s’agit du plus grand massacre résultant d’une opération de police dans l’Etat de Rio. Au final, le nombre de morts dépasse celui des arrestations : six personnes seulement ont été arrêtées.