Le 26 avril, la police fédérale a cité à comparaître la leader autochtone Sonia Guajajara, coordinatrice exécutive de l’Articulation des peuples autochtones du Brésil (Apib), dans le cadre d’une enquête pour diffamation ouverte à la demande de la Fondation nationale de l’Indien (Funai). L’organisme dont la mission institutionnelle est de protéger et de promouvoir les droits des peuples autochtones du Brésil accuse l’Apib de diffamer le gouvernement fédéral avec la web-série « Maracá ». Dans cette webserie, l’Apib dénonce le gouvernement Bolsonaro pour les violations des droits commises à l’encontre des peuples autochtones dans le contexte de la pandémie de Covid-19. Dénonciations qui ont déjà été reconnues par le Tribunal fédéral (STF) en octobre 2020.
L’ouverture d’une telle enquête contre le mouvement autochtone est une nouvelle démonstration de l’intolérance et de la persécution à l’encontre des peuples autochtones, qui s’ajoute aux diverses menaces que le gouvernement brésilien actuel fait peser sur la démocratie. En septembre 2020, Bolsonaro avait déjà utilisé son discours à l’ONU pour rendre pénalement responsables les peuples autochtones de l’incendie et de la déforestation de l’Amazonie. Ces populations sont victimes du gouvernement Bolsonaro depuis le début de son mandat, que ce soit par la gestion irresponsable de la pandémie ou par la promotion de politiques qui ont fait exploser la déforestation et l’invasion de leurs territoires.
Autres Brésils s’insurge contre la tentative de criminaliser le mouvement autochtone, d’intimider et de réduire au silence l’Articulation des peuples autochtones du Brésil (Apib) et l’une de ses coordinatrices exécutives, la leader Sonia Guajajara, dans une nouvelle démonstration de truculence et de racisme.
En pleine pandémie, alors que le pays compte plus de 400 000 morts, le gouvernement brésilien accumule les actions de démantèlement de la politique indigéniste et les marques de mépris pour la vie des peuples autochtones, et il est inacceptable qu’il mobilise des ressources pour persécuter des dirigeant.e.s de la société civile qui exercent légitimement leur rôle.
Nous réaffirmons notre engagement dans la lutte des peuples autochtones et en soutien aux organisations autochtones qui composent l’Apib, à Sonia Guajajara et contre la criminalisation des mouvements sociaux promue par le gouvernement Bolsonaro.