On constate actuellement une montée en puissance des agressions contre les populations rurales (indigènes, noirs marrons et caboclos – petits agriculteurs riverains) en Amazonie. Outre une augmentation significative du nombre d’assassinats de leaders communautaires dans des conflits fonciers, on a pu assister à de véritables raids organisés qui investissent des villages, et laissent des morts et des blessés dans leur sillage. Les auteurs de ces attentats sont de puissants propriétaires locaux qui dominent la vie politique des communes. Il s’agira ici de reconstituer certaines tendances de long terme qui, dans l’histoire du pays, nourrissent cette haine des dominants contre des populations victimes. On fera aussi l’analyse des structures de ces rapports de domination et de leurs contradictions. À partir d’exemples tirés de l’est amazonien (Transamazonienne et Tapajós), on cherchera à montrer comment cette domination se constitue dans le processus d’expansion territoriale et de formation des communes, par la mise en oeuvre de rapports de dépendance sociale teintés de paternalisme (nourris par un imaginaire domestique du lien social), entretenus par des systèmes de factions au sein même des communautés, et passibles à chaque instant d’aboutir à la violence lorsqu’ils sont contestés.
Avec Roberto Araujo (Museu paraense Emílio Goeldi, Belém, Brésil)
EHESS
salle AS1_09,
54 bd Raspail 75006 Paris