Mais pour les singes, il est déjà trop tard. Victimes de la maladie, importée d’Afrique tout comme l’Aedes aegypti, le moustique tigre vecteur du virus, ils sont aussi la cible de l’ignorance des hommes. Par peur de la contamination, les locaux s’en prennent parfois aux primates en les chassant au fusil. « Les singes ne sont pas des vecteurs, ce sont les moustiques qui propagent la maladie », rappelle Sérgio Lucena, également professeur de biologie de la conservation des vertébrés à l’université fédérale d’Espirito Santo.
C’est le deuxième désastre en un an que connaît la forêt atlantique, entre les États de Minas Gerais et de l’Espirito Santo. Dévastée une première fois par une coulée de boue qui a emporté des arbres et détourné des rivières, la forêt tropicale est désormais désertée de ses habitants. Pour certains scientifiques, l’irruption de la maladie pourrait être liée à la catastrophe minière de novembre 2015, car elle aurait pu favoriser la prolifération de moustiques.