Femme, pauvre et noire, Maria Firmina dos Reis est entrée en contact avec la littérature quand elle a déménagé chez une tante ayant de meilleures conditions de vie dans la petite ville de São José de Guimarães, dans l’État de Maranhão, dès 1830, à l’âge de 8 ans.
Malgré son importante contribution à la littérature et au mouvement abolitionniste, les seules informations sur l’auteure sont des bribes récupérées à partir du travail de chercheurs dans le domaine des études de genre et d’études afro-brésiliennes, qui retrouvent des écrivaines auparavant inconnues ou ignorées par l’histoire.
D’après certaines sources, Maria Firmina dos Reis a commencé, à São José de Guimarães, à être en contact avec des modèles culturels et des parents liés au milieu culturel, comme son cousin Sotero dos Reis, journaliste, poète, professeur et écrivain de l’époque.
Elle a suivi une formation de professeur et, en 1847, a été la première femme noire à réussir un concours public dans le Maranhão puis, aussitôt au moment de son obtention, elle affiche clairement sa position antiesclavagiste, en refusant de défiler sur un podium porté au dos d’esclaves à travers les rues de São Luís.
Comme on considérait impossible qu’une femme de cette époque, noire et pauvre, assume une fonction littéraire, ce fut seulement grâce à l’enseignement que Maria Firmina s’est mise à publier ses premiers écrits, pour le moins dans des feuilletons et des journaux littéraires locaux, puis à lancer son premier roman intitulé Úrsula, en 1859, signé sous le pseudonyme “Uma maranhense” (Une femme du Maranhão).
Úrsula a été le premier roman brésilien écrit par un auteur afro-descendant, un des premiers livres écrits par une femme et le premier livre à prendre position contre l’esclavage, en se différenciant par la présentation au départ du point de vue de ceux mêmes qui sont réduits en esclavage, face aux écrivains acclamés comme Castro Alves et Bernardo Guimarães .
Maria Firmina dos Reis a aussi écrit le roman Gupeva (publié en feuilletons en 1861 et en volume en 1863) et elle a publié le livre de poèmes intitulé Cantos à beira-mar (1871), où elle dédie ses poésies à sa mère et à sa sœur, présente des poèmes d’amour, des poèmes abolitionnistes et patriotiques sur la guerre du Paraguay, en plus d’autres contributions, telles que la composition de l’ “Hymne de Libération des Esclaves", en 1888.
Hommage
Dans sa ville natale, à São Luís (Maranhão), le Mouvement des Travailleurs et des Travailleurs Ruraux Sans Terre (MST) rend hommage à l’écrivaine, qui donne nom et vie au Solar Cultural da Terra Maria Firmina dos Reis, important espace culturel et politique dédié à divulguer, commercialiser, former et échanger des expériences de travailleurs ruraux.