La décision concerne l’octroi d’un permis pour le projet “Bloco 8”, sous la responsabilité de deux sociétés ayant des capitaux chinois : Lotus Brasil Comércio e Logística - créée par SAM, en partenariat avec Lotus Fortune Holding Limited - et Sul Americana de Metais (SAM), une filiale de Honbridge Holdings.
L’entreprise produirait 30 millions de tonnes de minerai, ce qui implique le rejet de millions de tonnes de matériel stérile, sans valeur commerciale, qui seraient déposés dans trois réservoirs. C’est la rupture d’un de ces réservoirs qui a causé la mort d’au moins 259 personnes l’année dernière [1]. Dans le cas du grand projet chinois, le plus grand des réservoirs serait situé à la source du ruisseau Lamarão et aurait la capacité de contenir 1,3 milliard de mètres cubes de résidus. Ensemble, les trois réservoirs totalisent 2,4 milliards de mètres cubes, soit un volume 200 fois supérieur à celui du barrage sous la supervision de Vale dans la mine Córrego do Feijão, à Brumadinho (MG). La capacité de rétention de la construction était de 12 millions de mètres cubes. Par rapport à Mariana, le réservoir de la société chinoise serait presque 43 fois plus important que le barrage de Fundão de Samarco, avec 56 millions de mètres cubes de résidus.
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La décision est partiellement conforme à une action civile publique déposée par le parquet (Ministère public fédéral (MPF)) et le bureau du Procureur de l’État du Minas Gerais, qui met en cause le fractionnement indu du permis environnemental pour le grand projet. Ce scénario est une alerte importante sur la pertinence du processus d’octroi de permis environnemental et sur le sérieux de la proposition incluse dans le projet de loi (PL) 3729/04, dont les termes proposés jusqu’à présent rendraient cet important instrument plus flexible.
La stratégie de l’accusation, élaborée conjointement par le MPF et le bureau du Procureur de l’État du Minas Gerais, est de réduire les possibilités d’interrogatoire, comme le révèle un reportage de Folha de São Paulo. Selon Folha, c’est la raison pour laquelle, jusqu’à présent, il n’y a pas d’accusés qui répondent pénalement de la catastrophe.
La situation des autres barrages au Brésil est critique. Les données les plus récentes de l’Agence nationale de l’eau (ANA) indiquent qu’un barrage sur cinq, classé dans la catégorie de risque, présente des dommages potentiels associés élevés. Les données sont du Rapport Annuel de Sécurité des Barrages, publié en décembre 2019. L’étude apporte des analyses sur les barrages utilisés pour plusieurs activités, telles que la construction de centrales hydroélectriques, l’approvisionnement humain, l’irrigation et le confinement des résidus de minerai. Sur les 5 086 barrages, 909 sont classés comme dangereux. Le rapport indique une augmentation de 26% du nombre de barrages dans cette situation d’alerte, qui se concentrent principalement à Bahia, Pará, Paraíba, Pernambuco et Rio Grande do Norte. Rien qu’au Minas Gerais, 50 digues de retenue des résidus de minerai de fer sont considérées à haut risque par l’Agence nationale des mines (ANM) – ce qui signifie qu’elles présentent une forte probabilité d’accident en raison de leur mode de construction ou de conservation qui causeraient de graves pertes en vies humaines et des impacts environnementaux en cas de rupture.