Les Indiens du Brésil luttent pour conserver leurs terres

 | Par Aglaé de Chalus

Comme beaucoup d’Indiens du Brésil, Wera et son père Olivio Jekupe, du village guarani protégé de Krukutu, s’inquiètent et se mobilisent face au gouvernement et aux lobbyistes de l’agrobusiness, qui menacent de détricoter leurs droits.

Le village indien guarani de Krukutu, auquel on accède par une piste de terre, semble être perdu au beau milieu de la forêt tropicale. Difficile d’imaginer que la jungle d’immeubles de Sao Paulo est à moins de deux heures en voiture. 40 familles vivent ici sur des terres protégées depuis 1988. Les maisons sont simples, construites en bois pour la plupart, et le village compte depuis plusieurs années une école et un poste de santé, ce qui a amélioré les conditions de vie.

La « démarcation » plus fragile que jamais

Olivio Jekupe, un des leaders de Krukutu, réclame l’extension des terres, pour créer un seul territoire avec les six autres villages indiens des environs. Mais il est découragé. Depuis l’arrivée du gouvernement de Michel Temer à la tête du pays, en mai 2016, les menaces contre les droits des indigènes se sont multipliées. À commencer par celle visant la « démarcation » : ce processus, qui consiste à délimiter et rendre inviolables les terres des indigènes, a commencé en 1988 avec son inscription dans la Constitution. Il est censé être toujours en cours, puisque 250 terres d’indigènes sont encore examinées par la Fondation nationale de l’Indien (Funai), mais, depuis l’arrivée de Michel Temer au pouvoir il y a un an et demi, aucune terre n’a été délimitée. Du jamais-vu.

Car derrière le gouvernement il y a notamment la bancada ruralista, un front parlementaire parmi les plus puissants du Congrès, qui réunit 230 députés défenseurs des intérêts des grands propriétaires agricoles. « Avant, sous Lula ou Dilma (Rousseff, NDLR), les pressions étaient déjà très fortes, mais le gouvernement leur résistait, rappelle Olivio Jekupe. Aujourd’hui, le gouvernement est avec eux contre nous. » Selon le Conseil indigène missionnaire (Cimi), lié à l’Église catholique, 33 propositions en cours d’étude à la Chambre des députés menacent directement les droits des indigènes.

Voir en ligne : La Croix

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