Il a fallu que le scandale atteigne le président brésilien, Michel Temer, et affole les marchés financiers, pour que le ministre Geddel Vieira Lima, chargé des relations institutionnelles, en particulier avec le Parlement et les partis, présente sa démission au chef de l’Etat. « Les critiques contre moi se sont amplifiées. A Salvador [Etat de Bahia, dans le Nordeste], je vois la souffrance de mes proches. Qui me connaît sait que ceci est la limite du supportable. Il est temps de partir », a-t-il écrit, vendredi 25 novembre, à l’attention de M. Temer.
Le départ de ce poids lourd du gouvernement, soupçonné de conflit d’intérêts, allonge d’un sixième nom la liste des démissions enregistrées par l’équipe installée à Brasilia depuis moins de six mois. « Un gouvernement qui semble déjà vieux », commente l’éditorialiste Fabio Zanini, dans le quotidien Folha de Sao Paulo.
La situation de Geddel Vieira Lima, considéré comme le bras droit de Michel Temer, était devenue intenable après les révélations d’un autre ministre démissionnaire, Marcelo Calero. A la tête du ministère de la culture, ce dernier avait claqué la porte du gouvernement une semaine plus tôt, le 18 novembre, dénonçant la pression insistante, voire « hargneuse », de Geddel Vieira Lima pour autoriser la construction d’une tour de près de 100 mètres de hauteur à proximité d’une zone historique dans l’Etat de Bahia.
« Et moi, je m’en sors comment ? »
Le projet, baptisé « La Vue », avait été bloqué par l’Institut brésilien de préservation du patrimoine historique, organe sous l’autorité du ministère de la culture. Geddel Vieira Lima était personnellement impliqué dans ce projet immobilier, ayant investi dans un appartement. « Et moi, je m’en sors comment ? », aurait-il notamment lancé au jeune ministre.
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