Au creux de ses mains abîmées, Robinho présente le fruit de sa récolte : « Ma famille cultive la patate depuis plus de quarante ans », explique ce robuste gaillard. « Pendant très longtemps, j’ai cru que je ne pouvais avoir des rendements corrects que si j’utilisais beaucoup de fertilisants et de pesticides chimiques. C’était ce que disaient les techniciens du ministère de l’agriculture et les vendeurs de produits phytosanitaires. » Et puis, un jour, Robinho a pris conscience de la situation. « Non seulement, on se ruinait la santé en manipulant ces saletés, mais en plus, elles coûtaient cher. »
Foto : Maristela Crispim
En 2002, sensibilisé par une organisation paysanne locale, le Pôle syndical de la Borborema, et accompagné par des techniciens agricoles de l’association Assistance et services à des projets d’agriculture alternative (AS-PTA), appuyée par l’ONG française CCFD-Terre Solidaire, Robinho décide de franchir le pas. « Cette année-là, j’ai testé les méthodes de l’agriculture bio sur une parcelle en jachère. J’ai été surpris d’obtenir de bons résultats. Le vrai problème a été de me persuader qu’il était possible de travailler autrement. Ensuite, il m’a fallu modifier mon organisation, notamment remplacer les engrais par du fumier, produit grâce à l’achat, au fil des années, de huit bovins. » Et aujourd’hui, Robinho vit mieux, du fait du développement d’une demande locale de produits de qualité. Bienvenue dans l’État de Paraiba, au nord-est du Brésil.
Lire la suite sur Alternatives Internationales