La déforestation s’accélère en Amazonie, et l’agrobusiness est pointé du doigt

 | Par Adriana Carvalho, Reporterre

Qui abat illégalement des arbres et brûle les forêts en Amazonie ? Des études tracent des liens indéniables entre grandes sociétés agro-industrielles — et notamment producteurs de soja et de viande bovine — et déforestation. Elle atteint son pire niveau en dix ans.

Plus de 3.000 km2 de forêt ont été abattus les six derniers mois en Amazonie brésilienne selon les données de l’Institut national de recherche spatiale (Inpe), 26 % de plus que durant la même période en 2019. C’est le pire résultat de la décennie, d’après l’ONG WWF Brésil. Rien qu’en juin, 1.034 km2 ont été déboisés, une superficie 11 % supérieure à celle de juin 2019. C’est comme si une surface d’environ 200 terrains de football disparaissait toutes les heures. « Nous avons analysé les chiffres de chaque mois par rapport à la même période de l’année précédente et nous avons remarqué que depuis quatorze mois ils ont augmenté sans interruption, ce qui n’a pas été vu depuis le début de la série historique publiée par le système DETER, de l’INPE, en 2004 », dit à Reporterre Tasso Azevedo, coordinateur de MapBiomas, projet multi institutionnel qui cartographie les transformations du territoire.

Face à cette mauvaise nouvelle, quelle a été la réaction du gouvernement brésilien ? Encore une fois, il tire sur le messager. Quelques jours après la diffusion des données de l’INPE, la chercheuse responsable du suivi de la déforestation, Lubia Vinhas, a été limogée. L’année dernière, le directeur de l’INPE, Ricardo Galvão, avait perdu son poste pour le même motif. Dans une lettre, des chercheurs de l’INPE affirment que le gouvernement Bolsonaro est en train de créer une structure parallèle et militaire au sein de l’institut, afin de manipuler les informations. Une autre lettre, signée par 500 employés de l’Agence environnementale brésilienne (IBAMA) et adressée à la plus haute instance judiciaire du pays dénonce « l’effondrement de la gestion environnementale par le gouvernement, qui favorise la pratique du crime ».

Bien que l’ingérence militaire mette en péril le travail renommé mené par l’INPE depuis 59 ans, les experts affirment qu’il est impossible de cacher les données alarmantes montrant la destruction de l’environnement. D’autres instituts, brésiliens et étrangers, surveillent la déforestation à partir de données des satellites. « Bien que nous ayons une méthodologie différente, nos résultats et ceux de l’INPE sont convergents », dit à Reporterre Antônio Fonseca, chercheur de Imazon, une ONG qui produit des donnés sur l’Amazonie depuis trente ans.

Si la menace de savanisation de l’Amazonie ou de disparition des peuples autochtones ne trouble pas le sommeil du gouvernement brésilien, les conséquences économiques de cette catastrophe commencent à déranger. Des études récentes confirment l’accélération de la déforestation au Brésil et établissent un lien entre les grandes sociétés de l’agrobusiness, notamment les producteurs de soja et viande bovine, et les activités illégales de déforestation.

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Photo de Couverture : Amnesty International. Déforestation illégale sur un territoire appartenant à un peuple autochtone. © Amnesty International 2019.

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