L’OIT rend un rapport sur le travail esclave au Brésil (1)

L’organisation Internationale du Travail (OIT) a présenté à Brasilia, ce mercredi (20 septembre 2006), le rapport « Travail Esclave au Brésil au 21e siècle ». Le document évalue l’avancement de chacun des 76 objectifs établis par le gouvernement fédéral dans le Plan National pour l’Eradication du Travail Esclave, lancé en mars 2003. De plus, il indique quel est le profil des travailleurs libérés de l’esclavage, analyse les statistiques et dresse la carte des présences de travail esclave. L’OIT suggère aussi des mesures pour venir à bout de cette pratique criminelle dans le pays.

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Conformément au rapport, le Plan est partiellement réalisé. Des objectifs n’ont pas été mis en pratique de manière satisfaisante, parmi eux, ceux apportant des solutions afin de diminuer effectivement l’impunité, que ce soit par des changements dans la législation ou même dans la définition de compétence entre la Justice Fédérale et la Justice de chaque Etat, pour le jugement de cas de travail esclave. De la même façon, les objectifs concernant la promotion de la citoyenneté, comme la création d’emplois, de revenus et de réforme agraire dans les régions fournisseuses de main d’œuvre esclave, n’ont également pas été réalisés de manière suffisante.

Selon l’étude - coordonnée par le scientifique politique Léonardo Sakamoto, de l’ONG Reporter Brasil - un des problèmes principaux rencontré pour la réalisation des objectifs est le manque de ressources humaines. Il y a un déficit considérable d’inspecteurs du travail, de commissaires aux comptes, de policiers fédéraux, d’agents de l’Institut National de Colonisation et Réforme Agraire (INCRA) et de l’Institut Brésilien de l’Environnement et de Ressources Naturelles Renouvelables (IBAMA) et de fonctionnaires publics, entre autres, pour accomplir les résolutions du Plan. Le Congrès National n’a pas été efficace pour libérer les amendements budgétaires afin de subvenir à ces nécessités.

L’analyse publiée par l’OIT cite des actions gouvernementales et de la société civile qui ont réalisé avec succès les objectifs du plan, comme ceux de sensibilisation et de qualification des acteurs du combat contre le travail esclave et de la prise de conscience des travailleurs de leurs droits. Des objectifs établis en ce but, 77% ont été totalement ou partiellement atteints. L’inspection s’est aussi améliorée dans le même temps. Le nombre de personnes libérées est passé de 84 en 1995 à 5090 en 2003 et 4113 en 2005. Suite à la mise en place du Plan, le Ministère Public du Travail, qui accompagnait déjà le Groupe Mobile d’Inspection, est désormais présent dans presque toutes les actions, et cela se traduit en chiffres, comme l’augmentation d’actions civiles publiques devant la justice.

Pour éradiquer

La réforme agraire, d’après le document, est un des instruments les plus importants pour la prévention du travail esclave. Néanmoins, le budget qui lui est destiné est minime et l’INCRA, organisme responsable pour la démarcation des terres, fait face à des difficultés opérationnelles. Il y a beaucoup de grandes fermes qui exhibent des documents de propriété frauduleux, mais elles ne sont pas destinées à la réforme agraire pour manque d’infra-structures et de fonctionnaires publics pour enquêter sur la situation.

L’autre mesure importante pour contribuer à l’éradication du problème, selon le rapport, est l’approbation de la Proposition d’amendement constitutionnel (PEC) qui permet la confiscation, sans indemnisation, des terres où le travail esclave a été découvert. Au Sénat, l’amendement a été approuvé après dix ans de négociations. A la Chambre des Députés, bien qu’ayant été présenté pour la première fois en 1995, il a été suspendu après son approbation au premier tour et attend jusqu’à ce jour d’être présenté une nouvelle fois devant l’assemblée.

Le document cite, également, la nécessité d’élargissement de projets nationaux de création d’emploi et de revenu, créés dans l’objectif d’empêcher que les populations misérables tombent dans les filets de l’esclavage ou de réinsérer les esclaves libérés de façon à éviter qu’ils ne soient à nouveau subornés.


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