Dès qu’il a eu 18 ans, Michel da Silva, un habitant de Cidade Tiradentes, dans la zone est de São Paulo, s’est créé un compte pour travailler comme livreur sur iFood, l’une des principales applications de livraison au Brésil.
Au cours des six mois qui se sont écoulés depuis, son quotidien n’a pas été facile. Bien qu’il effectue chaque jour des livraisons de nourriture, le jeune homme n’a pas toujours de quoi manger. « Je n’ai pas de pause déjeuner, ni de temps pour prendre un café, parce que je me lève tôt pour sortir. Quand j’ai de quoi déjeuner, il n’y a pas d’endroit adapté où prendre ce repas », explique-t-il.
La solution ? S’asseoir sur le trottoir, s’arrêter au milieu de la rue ou sur une place quelconque pour réussir à manger quelque chose. Selon Michel da Silva, d’autres besoins essentiels sont difficiles à assurer quand on travaille sur la route. Il n’y a par exemple pas suffisamment de toilettes publiques. « On n’arrive pas à aller aux toilettes, on doit souvent se retenir. »
Les conditions de travail qu’il décrit forment le fil conducteur de ce que dénoncent les livreurs et livreuses qui se sont confié·e·s à l’Agência Mural. La baisse des revenus due à la pandémie de coronavirus est également l’un des sujets évoqués par les professionnel·le·s inscrit·e·s sur des applications comme Rappi, iFood, UberEats, Loggi et James.
La seconde grève nationale réclamant de meilleures conditions de travail pour cette catégorie professionnelle a été organisée le 25 juillet. Début juillet, des milliers de livreurs et livreuses à São Paulo et dans d’autres grandes villes brésiliennes, comme Rio de Janeiro, Belo Horizonte, Porto Alegre, Salvador et Recife, avaient déjà adhéré en masse au mouvement.
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