Au Brésil, « Lula » vire au centre Jair Bolsonaro, l’adversaire idéal

 | Par Breno Altman, Le Monde Diplomatique

L’élection présidentielle brésilienne se tiendra le 2 octobre. L’ancien président de gauche Luiz Inácio Lula da Silva et le dirigeant d’extrême droite Jair Bolsonaro devraient se qualifier pour le second tour, prévu le 30 octobre. À moins que la stratégie adoptée par l’ancien syndicaliste ne lui permette de l’emporter dès le premier. Mais à quel prix ?

Mais que lui est-il passé par la tête ? Candidat à la présidentielle qui se tiendra le 2 octobre, l’ancien chef d’État Luiz Inácio Lula da Silva (2003-2010), l’une des plus importantes figures de la gauche latino-américaine, a annoncé en avril dernier son alliance avec M. Geraldo Alckmin. Ancien gouverneur de São Paulo, ce dernier est l’un des dirigeants historiques du Parti de la social-démocratie brésilienne (PSDB), la formation conservatrice et néolibérale qui a longtemps régné sur la droite brésilienne.

Du côté de M. Alckmin, la logique s’avère implacable. En 2018, l’élection surprise de M. Jair Bolsonaro, un ancien militaire adossé à un discours d’extrême droite. précipite les formations de la droite traditionnelle dans l’insignifiance, provoquant d’interminables luttes intestines. Constatant l’impasse, M. Alckmin — candidat malheureux aux présidentielles de 2006 (quand il s’opposa à « Lula » au second tour) et de 2018 — choisit de prendre sa carte au Parti socialiste brésilien (PSB, centre gauche) afin d’entamer des négociations avec « Lula » pour devenir son colistier et candidat au poste de vice-président.

Mais du côté de l’ancien ouvrier métallurgiste, quelle était donc la logique ? On arguera que le Parti des travailleurs (PT) est coutumier des coalitions hétéroclites. En 2014, par exemple, Mme Dilma Rousseff était parvenue au pouvoir en s’alliant à l’un des barons du Parti du mouvement démocratique brésilien (PMDB, droite), M. Michel Temer. L’idée ne s’était guère révélée judicieuse : depuis son poste de vice-président (le deuxième personnage de l’État brésilien), M. Temer orchestra un putsch parlementaire, préalable à la destitution de la présidente qu’il s’était engagé à soutenir et à sa propre accession au pouvoir, en 2016. Mais le PSDB n’est pas le PMDB (devenu MDB en 2018) : avant l’ascension de M. Bolsonaro, la formation de M. Alckmin a trôné au sommet de la droite brésilienne pendant vingt-cinq ans. Pour le PT, elle incarnait l’adversaire, pas l’allié…

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Couverture : Lula dans un meeting en 2017.
(c) Ricardo Stuckert / Brasil de Fato

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