Vers la réélection de Lula

 | Par Raúl Zibechi, RISAL

Avec l’entrée en lice de Geraldo Alckmin, gouverneur de l’état de São Paulo, comme candidat de la droite brésilienne pour les élections présidentielles d’octobre, le panorama politique commence à se dégager. Sauf imprévus, Luís Inácio Lula da Silva s’achemine vers son second triomphe dans les urnes, ce qui lui permettra de se maintenir quatre années supplémentaires à la présidence du principal pays de la région.

L’élection d’Alckmin [au sein du parti] comme principal adversaire de Lula, comme représentant de la social-démocratie (PSDB - Parti de la social-démocratie brésilienne) de l’ex-président Fernando Henrique Cardoso [1], alliée à la droite traditionnelle (PFL - Parti du front libéral), a écarté de la course José Serra [du PSDB], actuel maire de São Paulo, qui était cependant en meilleure place que son rival dans les sondages. Serra, ex-ministre de la Santé de Cardoso, qui avait déjà été battu par Lula lors des élections de 2002, a un profil très différent de celui d’Alckmin. Ce dernier a été défini comme un fondamentaliste du marché : il est membre de l’Opus Dei et dispose de la bénédiction des élites. Serra, au contraire, n’a jamais été fiable pour « les marchés » : c’est un hétérodoxe qui, quand il était ministre, a fait fléchir la résistance des multinationales pharmaceutiques pour imposer les médicaments génériques au Brésil. Même le président du Parti des travailleurs (PT), Ricardo Berzoini, et l’ex-homme fort de Lula, José Dirceu [2], ont reconnu que Serra peut, dans les faits, mener une politique à la gauche de celle de l’actuel président.

Le profil d’Alckmin rend plus facile la campagne de Lula, dont le ministre des Finances, Antonio Palocci, est actuellement sous les feux de l’opposition - qui l’accuse de corruption [3] alors qu’il était maire de la ville de Ribeirão Preto - et de la plupart des membres de direction du PT - qui exigent de lui des changements dans la politique économique néolibérale qu’il applique de manière par trop orthodoxe. Toutefois, Palocci sera l’homme fort de la campagne de Lula, et l’on va même jusqu’à penser qu’il en sera le coordinateur. Pour ce qui est de la continuité du modèle, les élites n’ont rien à craindre. Actuellement le Brésil consacre 23% du budget public fédéral annuel au paiement des intérêts de la dette, gonflée grâce aux taux d’intérêt très élevés qui continuent d’étouffer l’économie.

[...]

Voir en ligne : Vers la réélection de Lula

[1[NDLR] Fernando Henrique Cardoso, président du Brésil de 1995 à 2003.
Lire Emir Sader, Huit années qui ont laminé le Brésil, RISAL, octobre 2002 ; Gilberto Ferreira da Costa, François Polet, Bilan de Cardoso et défis de Lula, RISAL, 29 octobre 2002.

[2[NDLR] Ex-chef du cabinet présidentiel, qui s’est vu obligé de démissionner de ses fonctions durant l’été 2005, éclaboussé par les affaires de corruption touchant au PT. Consultez le dossier Corruption et crise politique au Brésil, sur RISAL.

[3[NDLR] Depuis la traduction de cet article, le ministre Palocci a démissioné du gouvernement, ce qui est considéré ocmme un coup dur pour le président Lula.

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