Un cheval de Troie

 | Par Márcio Cândido

Les bradeurs délaissés du capital national, ont décidé, à contre-courant du processus de transition, de s’acharner sans répit sur le nouveau gouvernement.
Ils exigent notamment du PT, qui leur a toujours paru détestable, l’application de son programme politique.

Mise à part les sottises accomplies par ceux qui n’ont jamais protesté durant ces huit années de dérèglements, je crois que la campagne électorale de Lula a commis une erreur qui aurait pu être évitée si, au moment de rédiger l’historique « Lettre au peuple brésilien », Lula avait su utiliser avec plus de prudence les secrets de la sémantique. Cela s’applique aussi à toutes les déclarations faites lors de la campagne électorale.

Je fais référence en particulier à la promesse d’honorer les contrats. Cela a été dit et répété pour rassurer les marchés. Dans le but de gagner les élections, d’éviter les effets du « Risque Brésil » et de contrôler l’humeur des spéculateurs, la campagne électorale de Lula a insisté sur cette promesse.

A priori une telle posture peut paraître éthique et responsable mais son application se révèle néfaste pour le contribuable.

Bien loin de l’aspect éthique, le gouvernement antérieur s’est appliqué à blinder les portes de l’Anatel et de l’Aneel contre toute intervention du futur gouvernement. D’où l’impuissance actuelle à contrôler le prix des carburants et les tarifs de téléphone et d’énergie.

Les contrats... parlons-en des contrats ! Il faut d’abord évaluer s’ils sont profitables ou non à l’intérêt public. C’est un critère suffisant pour qu’ils soient révisés.
Même si Lula devra -sur ce thème et uniquement sur celui-là- encore déclarer : « Oubliez ce que j’ai pu dire ou écrire ». Mieux vaut le dire tout de suite, haut et clair, que de souffrir l’amertume d’une perte de popularité et de gouvernabilité dans les prochaines années.

Le gouverneur de l’état du Parana, Roberto Requião, a déclaré qu’il lui était impossible d’honorer les contrats négociés avec les distributeurs d’énergie électrique. Le problème n’est pas programmatique ou politique, il est purement et simplement économique. Comment ces contrats ont-ils pu être négociés en dollars alors que l’énergie est produite au Brésil et que les consommateurs payent en réais ?

Les bradeurs du capital national, cloîtrés dans leurs bureaux à surveiller le respect de ces contrats draconiens, ne vont pas céder leur part d’argent et de pouvoir au bénéfice de ceux qui les ont créés et qui les entretiennent.

En d’autres mots, c’est la continuité du gouvernement de FHC à l’intérieur de celui de Lula et l’empêchant de gouverner tel qu’il se doit : pour un développement avec justice sociale. Tel est le programme du PT.

Il faut enrayer la machine. Littéralement. Si ces contrats conclus par le gouvernement précédent avec la plus grande mauvaise foi ne sont pas révisés, le gouvernement de Lula se rendra rapidement compte qu’il ne sert à rien d’augmenter les taux d’intérêts pour juguler l’inflation. Il assistera au naufrage de la croissance et de la création d’emplois. Voilà où se cache le véritable ennemi.

Un gouvernement se doit de gouverner.
Si gouverner signifie construire des routes, comme le disait le président Washington Luiz, il est urgent de construire une autoroute pour décongestionner le trafic spéculatif.


Par Márcio Cândido - Juiz de Fora - 23 février 2003

Traduction : Manuel Soubiès, SUBLIMAGE SCP, pour Autres Brésils


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