C’est la première édition de la Foire Virtuelle du Livre des Périphéries. Cet événement rassemble des éditeurs et des labels d’édition en lien avec les quartiers périphériques de la région métropolitaine de São Paulo. Ça commence aujourd’hui (04/12/2020) et va jusqu’au 06/12/2020.
L’initiative de l’Action Educative organise des présentations et des tables de discussions sur les productions des territoires périphériques au cours de soirées, de lectures de textes, de l’incitation à la lecture et des commentaires autour des livres publiés par les maisons d’édition et les labels des périphéries. La participation est gratuite et le programme complet est disponible sur le site de l’événement
http://www.feiradolivrodasperiferias.org.br/
Le coordinateur de l’Action Educative, Eleilson Leite, informe que le mouvement éditorial dans les périphéries s’est développé, surtout à partir des soirées de déclamation organisées au début des années 2000. « C’est là qu’il a conquis des lecteurs et des écrivains, qui se sont multipliés en divers et puissants versants littéraires. Ce Salon du Livre est l’un des piliers d’un projet innovant, qui nous apporte une grande fierté, et ouvre l’espace indispensable à la promotion culturelle décentralisée. »
Les Maisons d’Edition
Pour les maisons d’édition, le salon est une opportunité d’atteindre de nouveaux lecteurs et lectrices. La maison Kitembo, située à Brasilândia, dans la banlieue nord de la capitale, travaille depuis 2018 dans la production d’écrivains et illustrateurs noirs et noires. L’éditeur Israel Neto affirme que la participation au salon permet de mieux montrer la littérature produite dans les périphéries. « Nous travaillons avec une littérature noire fantastique, qui s’exprime dans des genres comme l’épouvante, la science-fiction et l’afro-futurisme. Etre présents dans ce contexte périphérique, c’est stimuler cette dispute entre imaginaires. »
Il fait remarquer que participer au salon, c’est pouvoir montrer son travail à plus de monde.
La coordinatrice de l’Editora Mijiba, Elisandra Souza, fait remarquer que la foire touchera un plus grand nombre de lecteurs intéressés par la littérature noire féminine.
« Nous avons déjà une grande production, mais nous n’avons pas encore assez de visibilité et sommes à la recherche d’autres lecteurs que ceux de notre propre public déjà acquis. La maison a déjà fait des campagnes virtuelles et a lancé un appel, -« On cherche des lecteurs de littérature noire féminine- ». Cette foire est directement liée à l’extension de notre portée, car elle permet la vente directe de nos livres, touchant de nouveaux lecteurs et lectrices. »
Croissance
Parallèlement au lancement du salon, arrive la divulgation de l’enquête inédite « Editoras e Selos Editoriais das Periferias » (Maisons d’édition et Labels des Périphéries de São Paulo), menée par Ação Educativa autour du marché de l’édition dans les banlieues de la région pauliste. Selon l’enquête, les titres publiés par ces maisons d’édition, au nombre de 375, estimés à 187.500 exemplaires, représentent un marché qui a généré R$ 3,75 millions en ventes jusqu’en avril 2020. Ce sont 275 auteurs et auteures, dont un tiers est composé de femmes. Quant au découpage racial, également un tiers des auteurs et auteures sont noirs.
L’enquête révèle encore que la majeure partie des lecteurs est formée par des résidents de ces mêmes quartiers (51,8%), et le coût élevé est identifié comme le principal obstacle à l’achat des titres (29,6%). Du point de vue des éditeurs et des labels, la divulgation (32,7%) est le principal défi pour élargir l’accès de ces lecteurs aux livres.
Quant à la distribution territoriale, la périphérie sud de São Paulo concentre la moitié des maisons d’édition et des labels, suivie par la zone nord, avec un peu plus d’un quart du total (27,7%). Seule une d’elles se situe en dehors de la capitale paulista, à Embu das Artes, dans la région de la Grande São Paulo.
L’enquête a pris en compte les maisons d’édition et les labels de publication périphériques parus entre 2005 et 2019. Lors de ces 14 ans, ont été comptabilisées 18 maisons, dont dix parues entre 2011 et 2016.
Malgré leur petite structure, l’enquête a montré que la majorité (61,1%) des éditeurs et labels qui ont participé à l’enquête possèdent le CNPJ (ISBN), ce qui semble indiquer la consolidation d’un commerce éditorial et permet à ces organisations une diversité d’activités plus favorable, si comparée à celles qui ne possèdent pas ou ne sont pas en règle avec cet enregistrement cadastral.