La crise économique de 2008 a été utilisée pour justifier l’adoption de mesures d’austérité en Europe. Les résultats ont été catastrophiques, particulièrement en Grèce et en Espagne, ce qui a poussé le Fonds monétaire international (FMI) [2] lui- même à reconnaître, sur la base d’études empiriques, que les coupes budgétaires lors de récessions économiques tendent à amplifier les déficits fiscaux et prolonger la récession, en augmentant le niveau de chômage et en ralentissant la récupération économique.
Comme un effet un peu différé de la crise, c’est actuellement l’Amérique latine qui est bombardée par les mêmes mesures d’austérité. Et le FMI, au lieu de s’appuyer sur sa compréhension des effets préjudiciables des mesures d’austérité en cas de crise économique, le FMI soutient dans cette région les gouvernements qui adoptent des mesures d’ajustement fiscal extrême.
Le Brésil s’est distingué par l’ampleur, l’intensité, la perversité des mesures d’austérité adoptées. Le gouvernement de Temer, qui est arrivé au pouvoir en 2016 après la destitution de la présidente élue démocratiquement, a adopté de façon accélérée une série de mesures nocives au peuple brésilien. Il est important de souligner que le président comme ses ministres sont largement impliqués dans les dénonciations de corruption en cours. Le pays vit une crise institutionnelle et politique et les propositions du gouvernement n’ont jamais été soumises au vote populaire.