C’est depuis les périphéries que nous verrons qui est vraiment Bolsonaro

 | Par Giorgio Bernardelli

Traduction : Marie-Hélène BERNADET pour Autres Brésils
Relecture : Du ALDON

Un reportage de Giorgio Bernardelli, publié dans Mondo e Missione, le 29-10-2018.

Depuis l’Amazonie, Dom Giuliano Frigeni, évêque de la ville de Parintins, s’exprime le lendemain des élections brésiliennes. Même à Manaus – métropole frontalière de la forêt – Haddad est sorti vaincu de ces élections. « J’espère qu’en tant que Président, Bolsonaro saura assumer la responsabilité de préserver la beauté de cette terre ».

« A la messe de dimanche, jour des élections, j’ai dit aux fidèles : nous avons déjà un Père, nous n’avons besoin ni de paternaliste ni de sauveur de la patrie... » Ici aussi, à Parintins, au coeur de l’Amazonie, c’est le jour de Bolsonaro et Dom Giuliano Frigeni, missionaire à l’Institut Pontifical des Missions Extérieures du Brésil depuis1979 et évêque de ce diocèse depuis presque 20 ans, n’échappe pas à l’inévitable question sur l’élection de Jair Bolsonaro à la présidence du Brésil.

Sur la photo des représentants de la société civile, employés publics de l’Agence de la protection de la vie privée, réalisateurs et réalisateurs indépendants, réalisant leurs actes et défiant la nature et les droits futurs de leurs politiques, en partant du ministère dans les médias. Crédits : Agencia Brasil

Même en Amazonie, tout compte fait, Haddad, le candidat du PT, a eu moins de votes que l’ex-militaire devant lequel s’est inclinée Manaus, métropole en bordure de la forêt. Même dans les invasões – ces campements les plus pauvres situés dans les nouvelles périphéries de la ville et qui ne cessent d’augmenter – on a déplié les drapeaux avec le numéro 17 et le visage de Bolsonaro la veille de l’élection.

Même le gouverneur sortant de l’état d’Amazonas a été vaincu. A sa place, à la tête du gouvernement local, il y aura Wilson Lima, un journaliste qui, pendant la campagne électorale, s’était déjà allié au candidat élu président du Brésil.
« « Le peuple brésilien a choisi de faire confiance à de nouvelles personnes à propos desquelles nous nous posons beaucoup de questions », a déclaré Dom Frigeni dans un entretien à Mondo e Missione et à Tv2000. « Quelles réponses ces nouveaux élus vont-ils vraiment apporter ? Ce qui ressort clairement, en revanche, c’est surtout le sentiment de trahison de la part de ceux qui ont gouverné le Brésil ces dernières années. Les nombreux espoirs que le peuple avait mis en Lula se sont envolés, minés à la base par l’assistanat et la corruption. » »

A compter du 1er janvier, date de sa prise de fonction officielle, Bolsonaro devra cependant lui-aussi faire la preuve des faits : « Ce qui fait peur, c’est l’outrance de certains de ses propos, poursuit l’évêque de Parintins, ainsi que la simplification d’une réalité complexe : gouverner le Brésil, ce n’est pas diriger un pays, mais un continent aux mille visages qui doivent être respectés. Maintenant, il faut espérer qu’il sache aller au-delà de la superficialité du discours de la campagne électorale. Mais cela dépendra beaucoup des hommes qu’il choisira d’avoir à ses côtés. C’est un aspect qui n’est pas encore bien clair. Une chose est sûre : c’est depuis les périphéries du Brésil que nous verrons pour qui il va travailler. »

C’est précisément sur ce point que la question de l’Amazonie entre en ligne de compte : « Ses déclarations sur les réserves indigènes qui devront être limitées ou sur le type d’exploitation de leurs ressources sont réellement préoccupantes », explique l’evêque de Parintins. « Mais espérons que, en tant que Président, il saura assumer la responsabilité de préserver la beauté de cette terre que n’importe quel projet de domination risquerait de détruire. »

Pour Bolsonaro, cependant, le véritable défi commence maintenant : « Il a eu du succès parce qu’il a utilisé un langage semblable à celui du commun des mortels », conclut Dom Frigeni. « Mais il faudra se souvenir de ces paroles du Pape François : si quelqu’un parle au nom du peuple sans l’écouter vraiment, il court le risque de se transformer en tyran. »

Voir en ligne : IHU unisinos

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