« Ni le Brésil ni les Brésiliens ne méritent cela », a déclaré, accablé, le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva. Il faisait allusion au scandale de corruption qui, depuis quatre mois, secoue son pays, et éclabousse des ministres et des dirigeants de la formation dont il est issu, le Parti des travailleurs (PT). Dévoilée avec jubilation par les grands médias, l’affaire a pris des allures de feuilleton télévisé [1]. Avec la violence d’un ouragan dévastateur, toute la scène politique s’en trouve bouleversée.
Il semble désormais avéré que l’entourage de M. Lula da Silva, et en particulier M. José Dirceu, ministre de la maison civile du président (sorte de premier ministre), avait mis sur pied un vaste système de pots-de-vin pour acheter le vote de députés des partis alliés au PT [2].). Prélevés dans une « caisse noire » alimentée par les finances publiques, quelque 10 000 euros étaient versés à chaque parlementaire corrompu... Par ailleurs, dès 2002, un mécanisme sophistiqué de détournement de fonds aurait permis de financer la campagne ayant abouti à l’élection du président Lula.
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