Le site internet d’information Carta Maior, notre source principale d’articles, a failli fermer en mars. Nous reproduisons ici les éditoriaux successifs adressés aux lecteurs. « En faveur d’une presse démocratique, rigoureuse et engagée dans la diminution des immenses inégalités qui marquent notre société », telle est leur profession de foi, que nous soutenons et reprenons à notre compte.
Editorial
Aux lecteurs/lectrices
Carta Maior connaît depuis décembre 2006 une série de difficultés financières qui commencent à se manifester à travers des problèmes techniques et opérationnels. C’est pour cette raison qu’il nous a été impossible de maintenir l’actualisation du site à un rythme qui soit satisfaisant pour un média de cette nature et en accord avec nos usages. La clôture du site est imminente. Nous continuons tout de même à honorer notre engagement dans la production démocratique d’une information rigoureuse et indépendante en respectant le point de vue de nos collaborateurs et en continuant à débattre de thèmes importants pour construire une société brésilienne plus égalitaire et plus démocratique.
Nous faisons tout notre possible pour que ces difficultés ne viennent pas mettre fin à un travail qui, depuis 2001, a créé un espace des plus importants dans la presse brésilienne qui lutte pour une société plus juste. Nous espérons que ces difficultés seront passagères et nous comptons sur la compréhension des lecteurs/lectrices qui nous ont suivi jusqu’à présent.
Au nom de la rédaction,
Flávio Aguier,
Editeur en chef (26/03/2007).
Editorial 2
Aux lecteurs/lectrices
Notre éditorial du 26/03/2007 a généré un véritable courant de manifestations autour de l’éventualité de la fermeture de Carta Maior. Nous avons été très émus de constater que ces témoignages réprouvaient à l’unanimité la possibilité d’une telle clôture, arguant que cela représenterait une grande perte pour la presse brésilienne engagée dans l’élaboration d’une opinion publique par le biais de l’information et dans le combat pour la construction d’une société plus juste que celle dans laquelle nous vivons actuellement.
Ces déclarations prirent la forme de lettres de lecteurs, de blogs, ainsi que de courriers privés adressés aux journalistes de Carta Maior dont le contenu était aussi un véritable manifeste pour la persistance de la lutte que nous partageons avec toutes les personnes et tous les autres moyens de communication liés à une presse réellement indépendante.
Nous souhaitons répondre à l’ensemble des lecteurs que notre combat n’est pas terminé. Nous faisons tous les efforts possibles afin de préserver l’activité de Carta Maior et nous prolongerons cette tentative jusqu’au bout.
L’ensemble des témoignages a posé la question du type d’aide que les lecteurs peuvent apporter à notre lutte pour la survie de Carta Maior. Pour le moment, nous souhaitons que cette volonté de soutien s’exprime à travers une plus ample divulgation de la crise que nous vivons ainsi que de notre disposition à nous battre, déclenchant ainsi de nouveaux témoignages. Récemment, dans la vie du Brésil, durant les dernières élections nationales, la diffusion d’informations par internet a démontré sa portée et son potentiel. C’est le chemin que nous devons suivre : l’amplification des espaces ouverts au débat sur des thèmes pertinents pour la démocratisation de la société brésilienne.
Nous souhaitons à nouveau exprimer notre reconnaissance pour le soutien reçu et nous poursuivons notre lutte.
La rédaction,
Flávio Aguiar,
Editeur en chef (27/03/2007).
Editorial 3
Aux lecteurs/lectrices
Date : 28/03/2007
A travers les centaines de réponses solidaires que nous avons reçues depuis l’annonce d’un possible arrêt de nos activités, il est possible de discerner une véritable intention de soutenir Carta Maior. Certaines propositions généreuses font mention de dons financiers. Nous sommes très reconnaissants d’avoir reçu ces témoignages chaleureux qui attestent non seulement d’une préoccupation pour Carta Maior mais également de la nécessité de démocratiser la communication dans la société brésilienne.
Nous avons deux suggestions pour ce type de soutien effectif. En premier lieu, il est indéniable que la diffusion de notre précarité financière a eu des répercussions importantes non seulement auprès des lecteurs de Carta Maior, mais aussi auprès de ceux de la presse alternative et des grandes sociétés. Il est essentiel d’accroître cette répercussion pour soutenir le site et la démocratisation de la communication au Brésil.
Nous encourageons donc nos lecteurs à divulguer les éditoriaux de Carta Maior, à nous envoyer leurs commentaires, à demander à leurs camarades, amis, collègues de réseau, de blogues, de travail, d’études, etc., qu’ils fassent de même. C’est fondamental.
En deuxième lieu, l’inscription sur notre site est importante. Les lecteurs trouveront une fenêtre intitulée « Inscription - cliquez ici pour vous inscrire ». En fournissant les données nécessaires, ils pourront recevoir le bulletin quotidien de Carta Maior. Notre site bénéficie du système de « copyleft », c’est-à-dire que toute information publiée appartient au domaine public, il est possible de la reproduire d’une manière fidèle et en mentionnant la source et l’auteur. Le lecteur inscrit et recevant le bulletin devient ainsi un abonné à Carta Maior et reçoit par courrier électronique les actualisations du site dès qu’elles sont opérées. Nous comptons actuellement 33 093 lecteurs inscrits. Ils forment la preuve tangible de la portée du site de Carta Maior.
Il est nécessaire d’augmenter ce chiffre afin que les responsables d’agences, d’entreprises et d’autres entités gérant la publicité et le partenariat pour ce type de média puissent mesurer son importance. Ainsi, nous demandons à nos lecteurs/lectrices de s’inscrire sur notre site et qu’ils encouragent leurs amis et collègues à le faire également. Nous sommes prêts à laisser apparaître l’information sur notre page d’accueil : « Carta Maior compte XXXXX lecteurs inscrits » et à actualiser ce chiffre quotidiennement. Ceci représente une manière concrète d’aider le site à rester présent dans la presse brésilienne et à démontrer sa résonance et son impact. Tant que ce mouvement sera suivi, nous, à Carta Maior, continuerons à multiplier nos efforts pour permettre sa pérennité.
Notre situation est celle de la majorité des moyens de communications de cette presse alternative, quel que soit le nom qu’on lui donne. Par conséquent, une des manières de soutenir cet ensemble résolument indispensable à la démocratie de notre communication est de débattre de la question, d’y consacrer des écrits, de la mettre à l’ordre du jour dans les syndicats, les partis et les organisations non gouvernementales, les écoles, les universités et dans tous les médias qui se trouvent à la portée des lecteurs.
Nous tenons à remercier encore une fois les lecteurs/lectrices pour tous ces témoignages de solidarité qui militent en faveur d’une presse démocratique, rigoureuse et engagée dans la diminution des immenses inégalités qui marquent notre société.
La rédaction,
Flávio Aguiar,
Editeur en chef (28/03/2007)
Traduction : Eléonore Boudault pour Autres Brésils