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Aujourd’hui, les chaînes ne sont plus des fers aux bras et aux chevilles des ouvriers asservis. Elles ont été remplacées par les jougs symboliques de la dette et de la violence, l’assujettissement par la misère, la migration, les leurres, le travail.

Ce mardi 13 décembre 2005, la nouvelle étape de la campagne pour l’éradication du travail esclave au Brésil a été lancée. Elle est destinée à faire de la prévention et à informer les travailleurs du problème.

En 2004, dans l’Etat de São Paulo, treize coupeurs de canne à sucre, en majorité des jeunes et des migrants, sont probablement morts d’épuisement à cause de l’excès de travail auquel ils étaient soumis. Ces travailleurs doivent couper la canne à un rythme accéléré, pendant dix ou douze heures d’affilée sous un soleil de plomb ; leur rémunération dépendant de la quantité récoltée en une journée. C’est pour lutter contre cela que le Ministère du Travail compte interdire, à partir de la récolte 2007, le « paiement par production ». Les usines devront trouver une autre forme de rémunération.

Le Tribunal régional du travail a condamné l’entreprise Lima Araújo Agropecuária Ltda. à payer la somme de R$ 5 millions (environ 2 millions d’euros) pour avoir réduit en esclavage 180 personnes (dont neuf adolescents et un enfant) dans des fermes du sud du Pará. Lima Araújo avait déjà été condamnée trois fois pour les mêmes motifs. Il s’agit du plus grand procès intenté pour recours au travail esclave contre une entreprise au Brésil.

Le fait n’est pas nouveau, mais il se reproduit et peut se répéter à n’importe quel moment. C’est arrivé le 25 Octobre dernier et cela n’a pas eu de grandes répercussions.

Au cours des trois dernières années, le Brésil est devenu une référence en matière de lutte contre le travail esclave contemporain. Mais les problèmes restent encore nombreux. En plus de la baisse du budget prévue pour 2006, le taux de traitement des dénonciations a chuté de 57% (2003) à 27% (2005), laissant en esclavage temporaire de 2.500 à 3.000 personnes chaque année.

Discours prononcé par le frère Henri Burin des Roziers, avocat des sans-terre, à l’occasion de la réception du Prix international des droits de l’homme Dominique Trarieux.

Brève. Le Xe Prix international des Droits de l’homme Ludovic Trarieux a été remis le 27 octobre au Frère Henri Burin des Roziers, dominicain, avocat, qui à Xinguara, dans le sud du Pará, se consacre à la défense des sans terre et tout particulièrement à celle des victimes du travail esclave.

Alors qu’il récupère d’un accident, Francisco Silva da Conceição rêve de retourner à la coupe de la canne à sucre dans l’intérieur de l’Etat de São Paulo. L’histoire de ce « Maranhense » qui vit à Guariba révèle comment la vie des migrants a peu changé depuis la grande révolte des coupeurs, en 1984.

<img314|left> Un moteur de recherche va être lancé par l’OIT et l’ONG Repórter Brasil le 13 septembre 2005. Cet outil permettra au secteur industriel d’éliminer de leur liste de fournisseurs les exploitations agricoles et aux institutions financières de couper les crédits aux esclavocrates.