Grands barrages et climat : l’arbitrage infernal du Brésil

 | Par Slate

Centrale hydroélectrique binationale d’Itaipu, à la frontière entre le Brésil et le Paraguay | Deni Williams via Flickr CC License by

Le 25 novembre, cinq jours avant le lancement de la COP21, l’Agence environnementale brésilienne (IBAMA) a autorisé le consortium Norte Energia à mettre en exploitation le barrage de Belo Monte sur le fleuve Xingu, dans l’État amazonien du Parà. Cette décision va permettre le remplissage du réservoir du barrage, qui sera le troisième du monde après celui des Trois-Gorges, en Chine, et celui d’Itaipu, à la frontière du Brésil et du Paraguay. Pour les mouvements écologistes et les populations indiennes, cette annonce et son timing sont une provocation, d’autant que le Brésil est par ailleurs confronté à la pire catastrophe écologique de son histoire, après la rupture de deux barrages miniers dans le Minas Gerais [1]. L’ONG Amazon Watch a aussitôt réagi au feu vert donné à Belo Monte, estimant que « les conditions garantissant le respect de la vie, de la santé et de l’intégrité des communautés concernées n’étaient pas remplies », et que le gouvernement du Brésil envoyait ainsi « un message terrible au monde ».

Il faut dire que le projet du Belo Monte, en gestation depuis près de quarante ans, est une sorte de totem des luttes indiennes et environnementales. L’extraordinaire mobilisation locale, nationale et internationale, menée notamment par le célèbre et infatigable cacique Raoni Metuktire, chef suprême du peuple Kayapo, mais aussi par le chanteur Sting, avait permis de faire enterrer le projet à la fin des années 1980. Mais celui-ci a été relancé au début de cette décennie et, malgré une résistance tout aussi farouche, de multiples recours judiciaires et plusieurs arrêts du chantier, le barrage sera bientôt opérationnel : 6 km de large, au moins 20.000 personnes déplacées (essentiellement des Indiens Kayapos) et 11.233 mégawatts (MW) de capacité maximale permettant de produire 4500 MW par an et d’alimenter 18 millions de foyers. La facture excède les 10 milliards d’euros, soit trois fois le coût initial.

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[1Survenu le 5 novembre dernier, l’accident, qui a fait 13 morts et 11 disparus, a libéré des dizaines de milliers de mètres cubes de boues toxiques dans le Rio Doce. Brasilia compte réclamer en justice 5,2 milliards de dollars à la compagnie Samarco, co-contrôlée par les groupes miniers Vale et BHP Billiton.

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