Jessica Campos, en plus d’être championne du Slam Br 2020, co-organise le Sarau [1] do Capão (périphérie Sud de São Paulo) et est professeure au cursinho [2] populaire Carolina de Jesus. Cette agitatrice culturelle en périphérie, a de même publié un livre « Transcrevendo a Marginalidade » (Transcrivant la Marginalité)
Pour la poète, le slam est d’abord un espace d’écoute comme il en existe peu dans les périphéries et favelas du Brésil, avant d’être un lieu de parole. Touché par la pandémie, les rencontres ont dues être annulées et il a fallu faire face à un paradoxe : d’un côté, l’ouverture de la scène à d’autres Etats du pays et de l’autre les problématiques techniques surtout liées aux difficultés d’accès à Internet.
Jessica participera donc à la coupe du monde de slam par voie numérique, elle représentera le Brésil, ce qui est très significatif pour elle, comme un rêve, dit-elle.
Nous pouvons apprécier l’un de ses slams nommé « Eu não sou racista » (je ne suis pas raciste) qui met en évidence la négation du racisme omniprésent au Brésil, alors qu’un jeune noir est assassiné toutes les 23 minutes. Ses textes abordent également les thèmes du machisme, de la périphérie et des favelas, des femmes. Ils sont étroitement liés à la réalité vécue et donc à la politique actuelle qui impacte les vies de la société.