Vers un retour à la dépendance

 | Par Leda Maria Paulani

Source : Le Monde diplomatique – Brasil – août 2012

Traduction : Roger Guilloux pour Autres Brésils

Serions-nous finalement en train de laisser derrière nous la situation de dépendance et de soumission qui a été la nôtre depuis des siècles ? Et comment articuler cette interprétation de bon augure avec les signes très nets de désindustrialisation, d’incapacité de décollage des investissements, de retour en arrière vers une position périphérique de pays producteur de matières premières ?

Au cours de la deuxième décennie de ce siècle, marqué par les difficultés auxquelles il doit faire face depuis 2011, le Brésil est devenu pour de bon, à la mode. Dans un monde dominé par la crise, l’économie brésilienne plane, altière, au-dessus des turbulences. On dit même qu’elle serait en train d’inventer une nouvelle forme « plus créative », en mesure d’assurer la réussite économique. Comment comprendre ce qui se passe ? Après deux décennies de stagnation et de croissance insignifiante, le pays serait-il sur une trajectoire solide de croissance ? Mais, plus important encore, notre économie retrouverait-elle finalement l’autonomie et la souveraineté qu’elle avait entrevue au milieu du siècle passé ? Serions-nous en train de sortir d’une situation de dépendance et de soumission qui nous caractérise depuis des siècles ? Et comment articuler cette interprétation de bon augure avec les signes très nets de désindustrialisation, d’incapacité de décollage des investissements, d’un retour en arrière vers une position périphérique de pays producteur de matières premières ? Et quelles sont les causes et le rôle, dans ce contexte, de la réduction de la forte inégalité des revenus et de l’émergence de ce que ‘l’on appelle la « nouvelle classe moyenne » ? Pour répondre à toutes ces questions, il est nécessaire, en premier lieu de qualifier la croissance de la première décennie de notre siècle, ce qui implique de comprendre de quelle manière notre pays s’est inséré dans le plan plus général de l’accumulation mondiale des richesses à un moment où le capitalisme lui-même passait par une profonde transformation.
L’histoire du spectaculaire succès du développement capitaliste du Brésil jusqu’à la fin des années 70 tout comme l’effondrement retentissant tout au long des décennies suivantes sont bien connues. Les taux élevés de croissance atteints tout au long du siècle passé étaient la preuve de cette réussite. Entre 1930 et 1980, le Brésil a connu une croissance annuelle de 6,4%. Au cours de cette période, les taux annuels de croissance par décennie n’ont jamais été inférieures à 4,3%, atteignant 8,7% dans les années 70, un rythme à la chinoise. Face à ces données spectaculaires, le fiasco des deux dernières décennies du XXème siècle n’en est que plus impressionnant. Dans les années 80, le taux annuel moyen de croissance a chuté à 2,9%, c’est-à-dire qu’il est tombé à moins de la moitié de sa valeur historique des cinquante années qui ont précédé, et, dans les années 90, ce taux est retombé une fois de plus, à 1,6%, soit presque de moitié par rapport à la décennie précédente. Et c’est en comparaison avec ces résultats très médiocres que les performances atteintes au cours des années 2000 se présentent comme un succès. Le taux moyen annuel de croissance de cette première décennie du 21ème siècle s’est situé à 3,3% (4% sous Lula). C’était évidemment bien mieux que les 1,6% précédents mais ce n’en est pas moins un résultat modeste, très à la traine du taux moyen de la plus mauvaise décennie de la période 1930 – 1980, les 4,3% des années de « dépression », les années 30. Mais, au-delà des froides statistiques, il est important de comprendre ce qui s’est produit au plus profond de ce processus de développement, de chute et de timide récupération. Et il est impossible de le faire sans rappeler le contexte mondial dans lequel il s’est développé.
Il ne s’agit pas ici de retracer toute l’histoire de l’économie brésilienne des quatre-vingt dernières années mais de rappeler certains facteurs importants pour la compréhension de la situation actuelle. C’est un fait reconnu qu’au début des années 80, en raison des grands investissements réalisés dans les secteurs des biens d’équipement, des intrants et produits manufacturés de base à l’époque du deuxième Plan National de Développement (II PND) – adopté par le gouvernement Geisel [1] en réponse à la première crise pétrolière – le Brésil réussit son passage à la Deuxième Révolution Industrielle, complétant ainsi, bien que d’une manière décalée par rapport à l’évolution mondiale, sa matrice technologique. Il est vrai que la Troisième Révolution Industrielle était déjà en cours, ce qui ne veut pas dire que ce tour de force ne soit pas digne d’être relevé. Le Brésil fut le seul pays d’Amérique Latine à internaliser toute cette matrice, ce qui aurait pu lui donner le degré d’autonomie qu’il avait tenté sans succès d’obtenir au cours de la première moitié des années 50 avec les projets du deuxième gouvernement Vargas. Au milieu des années 70, en dépit de toute la croissance industrielle antérieure, l’économie brésilienne souffrait encore de plusieurs lacunes importantes dans les secteurs de base de l’industrie, la rendant complètement ou partiellement dépendante d’importations de matières premières essentielles telles que le pétrole, l’acier, le papier et le ciment auxquelles s’ajoutaient les biens d’équipement d’une manière générale. Cette fragilité s’était manifestée dans toute son amplitude avec l’arrivée de la crise pétrolière qui, prise dans une spirale ascendante, entrainait également avec elle l’augmentation des prix des biens industriels essentiels. Cependant, et en dépit des retards dans la mise en place de nombreux projets et de quelques éléphants blancs tels que le chemin de fer de l’acier [2] et le projet nucléaire [3], le Deuxième PND réussit à remplir les cases manquantes de notre matrice industrielle, rendant l’économie brésilienne plus forte et moins dépendante.
Mais le pays n’a pas été capable de s’appuyer sur ses acquis pour s’assurer une position de véritable souveraineté et transformer en réalité cette autonomie potentielle que la nouvelle situation permettait d’entrevoir. Ce qui s’est passé c’est que, au moment où cette nouvelle révolution technologique était en cours, le capitalisme commençait également à évoluer vers une autre étape de son histoire, étape dont les caractéristiques ne sont pas étrangères, bien au contraire, à l’incapacité de notre économie à faire ce bond en avant. Marquée par ce que certains économistes ont cru bon de qualifier de « financiarisation », la dynamique économique s’est progressivement réalisée sous les auspices et les impératifs du capital financier. Ceci a conduit à une profonde altération quant au mode de relation existant jusqu’alors, entre production et finance dans la mesure où à partir de cette époque, c’est cette dernière qui a dominé le processus d’accumulation y intégrant toute l’économie, mettant ainsi la production sous sa coupe. Ce processus était alimenté par la croissance spectaculaire de la richesse financière qui commença avec les placements des multinationales américaines sur les marchés off-shore de la Cité londonienne à la fin des années 60 et qui reçut une impulsion définitive avec la manne venant des pétrodollars et les excédents encore plus importants de capital qui ne trouvèrent pas d’applications suffisamment lucratives après l’aggravation de la récession mondiale produite par la crise pétrolière. Ce furent les intérêts produits par cette « base matérielle » qui donnèrent force au discours néolibéral et fomentèrent de bruyantes prises de position en faveur de la nécessaire libéralisation des finances, de la libre circulation du capital au niveau international et, d’une manière plus générale, en faveur des marchés.

C’est ainsi que le Brésil est devenu l’une des principales victimes de cette phase du processus de financiarisation où les finances prirent le devant de la scène économique et où le capital financier devint majoritairement un capital bancaire. Dans la mesure où les investissements du IIème PND avaient pu se faire par le biais de l’endettement extérieur, sous forme de contrats à taux fluctuants, l’élévation brutale des taux internationaux, à la fin des années 70 - orchestrée par la Banque Centrale américaine, véritable coup destiné à permettre au dollar de recouvrer sa position hégémonique – cette élévation des taux atteignit de plein fouet l’économie brésilienne, minant toute possibilité d’ascension définitive du pays vers le groupe des nations développées. Le Brésil allait constituer une partie substantielle de la demande qui faisait défaut à un copieux volume de richesse financière en quête d’applications dans un monde en forte récession et il allait la payer au prix fort. A cette époque, le début des années 80, en dépit d’une inflation persistante, le Brésil était le portrait d’une économie pleinement industrialisée et relativement sophistiquée mais victime de la marche accélérée du processus mondial de financiarisation.
Cette forme passive d’insertion de l’économie brésilienne dans le capitalisme financiarisé fut substituée par une forme active d’insertion, quand, à partir des années 90, on a commencé à prendre des mesures visant à transformer le pays en une puissance financière émergente. Au-delà de la propre stabilisation monétaire, le Brésil accepta l’ouverture financière effrénée, l’internalisation du marché des titres de la dette, l’adoption de politiques monétaires et fiscales extrêmement rigides et l’établissement de taux d’intérêts scandaleusement élevés. Et cela sans mentionner les « réformes structurelles » qui ont altéré le système de sécurité sociale, ouvrant un espace de plus en plus grand au régime par capitalisation, réformes qui ont donné aux droits des créanciers, qu’ils soient publics ou privés, la priorité sur tous les autres. Réformes qui ont aussi octroyé des bénéfices innombrables et des exemptions fiscales au capital financier des non-résidents. Une fois consolidée cette insertion active dans le processus de financiarisation, le Brésil s’est transformé en plateforme internationale de valorisation financière, en marché où les gains les plus élevés du monde en monnaie forte, sont devenus réalité. Ce phénomène résultait de l’articulation des taux élevés et d’un processus persistant de valorisation de la monnaie locale, dans un contexte où les finances devenues avant tout directes, ne jouaient pas la fonction d’intermédiation, un contexte où les marchés secondaires de titres et les investissements en produits dérivés avaient pris une importance croissante. C’est ainsi que notre dépendance chronique d’épargne extérieure a changé d’apparence, passant des emprunts conventionnels aux ressources destinées aux investissements de portefeuille, alors que les investissements externes directs ont connu une forte progression en raison du processus de privatisation.

Bien évidemment, ceci n’a pas été sans conséquences en ce qui concerne notre insertion dans l’économie de production. Comme le disait avec à-propos lors d’un entretien récent, le professeur Gabriel Palma de l’université de Cambridge, en faisant le choix du binôme taux bancaires élevés / renchérissement de la monnaie, le gouvernement brésilien a privilégié les finances, les matières premières et les services au détriment de l’industrie qu’une politique inverse aurait soutenue. La forte hausse des prix de plusieurs matières premières résultant de l’impact de la croissance chinoise, aura été à elle seule, suffisante pour imposer un changement dans cette direction, ramenant avec force, l’économie brésilienne vers cette position non souhaitée de pays producteur de biens primaires et de faible valeur ajoutée. En optant sciemment pour une politique qui répondait en priorité aux intérêts du capital financier, les gouvernements qui se sont succédés depuis les années 90 ont apporté de l’eau à ce moulin et promu un fort recul de la dimension productive de notre économie. Le résultat en est que la désindustrialisation et le retour à une exportation, s’appuyant essentiellement sur le secteur des matières premières, constituent la dure réalité de notre économie actuelle. A commencer par le propre secteur automobile, des chaînes entières de production ont étés vidées de leur contenu, faisant maintenant dériver notre industrie vers le modèle des « maquilladoras » mexicaines. Plutôt que de la faire avancer vers une véritable industrie capable de produire de la valeur ajoutée et d’accompagner le rythme du développement technologique mondial, ce modèle économique a réduit son activité à un simple montage de pièces détachées. Ainsi, les secteurs les plus dynamiques tels que les biens d’équipement, les équipements électroniques, la chimie et la pharmacie ont justement été ceux qui ont le plus souffert. Quant au retour à l’exportation centrée sur la production de matières premières, les chiffres parlent par eux-mêmes. Au milieu des années 70, la participation des produits industrialisés et des biens d’équipement dans les exportations brésiliennes s’élevait à 38%. Au début des années 90, ils avaient presque atteint 70% pour retomber à 47% en 2010. En comparaison, la part des produits primaires qui était de près de 60% au milieu des années 70, n’était plus que de 25% au début des années 90 mais elle est remontée à 45% en 2010.

Il est donc clair que la timide reprise des années 2000 se présente sous de moins bons auspices si l’on prend en considération son contenu. Une preuve supplémentaire montrant que le succès de l’économie brésilienne est avant tout un mirage, est le ratio formation brute de capital fixe/PIB qui, même avec le petite reprise de ces dernières années, ne réussit pas à décoller, il n’a pas même réussi à retrouver le niveau, déjà très faible, atteint dans les années 80 (17% aujourd’hui contre 19%). Ce dernier élément est directement lié à un autre facteur négatif de notre situation précaire. La dynamique macroéconomique qui a produit la croissance pleine de promesses à partir de 2006, a été entièrement alimentée par la consommation et non pas, comme cela aurait dû être le cas pour qu’elle devienne solide et durable, par l’investissement. Et plus encore, ce boom de consommation s’est réalisé à partir de l’expansion du crédit qui apporte des bénéfices à court terme mais affaibli la demande à moyen et long termes. Ancrer la dynamique macroéconomique sur la consommation et sur le crédit, c’est essayer de faire marcher l’économie capitaliste avec le moteur tournant en sens inverse.

Au-delà de la diffusion du crédit vers les couches de la population jusqu’alors exclues, il y a cependant un facteur qui explique ce boom de la consommation. Il s’agit de l’émergence de ce qu’on a appelé la « nouvelle classe moyenne », les fameux 30 millions de Brésiliens qui sont passés à la classe C [4] . Contrairement aux apparences, ce phénomène n’est pas le résultat de politiques fondées sur des revenus compensatoires, tels que les allocations familiales (bolsa familia[5] ) dont bénéficient les plus pauvres, il est en fait le résultat d’un processus soutenu d’augmentation du salaire minimum réel (qui améliore le revenu de près de 30 millions de bénéficiaires de la sécurité sociale) ainsi que de la reprise du marché de l’emploi apportée par la propre croissance économique. Au-delà de son impact économique, ce processus a une importance en soi dans la mesure où est évidente la différence que de tels changements produisent dans un pays séculairement marqué par une inégalité sans pareil. Mais contrairement à ce que suggèrent certaines interprétations de cette nouvelle situation, celle-ci, à mon avis, est loin d’être solidement ancrée. Son maintien dépend fondamentalement de la conjoncture. Si l’économie ne décolle pas, l’évolution des emplois va faire marche arrière, remettant en question l’un des facteurs qui a fait émerger cette « nouvelle classe moyenne ». Avec une économie en bain-marie, les recettes du gouvernement pourront ne pas s’élever suffisamment pour qu’il continue à prendre en charge le deuxième moyen de sustentation de cette nouvelle classe, à savoir la croissance réelle du salaire minimum qui à l’inverse de la Bolsa familia, a pour celui-ci, un coût très élevé.

Reste à savoir quelles sont les probabilités pour qu’un tel scénario se matérialise. D’une certaine manière, la réponse à cette question se trouve déjà donnée par le résultat décevant obtenu en 2011 (croissance de 2,7%) et par les perspectives pour l’année 2012, qui, en recoupant les sources, évoluent au-dessous des 2%. Les causes qui sont mises en avant dans un premier temps pour expliquer cette situation sont systématiquement présentées comme étant liées à l’aggravation de la scène internationale, explication qui a sa raison d’être dans la mesure où la crise européenne se montre beaucoup plus grave qu’on ne l’imaginait. Mais elles ne peuvent en aucune manière se résumer à cela. Avec deux décennies de politique anti-industrie, ce n’est pas un hasard si la crise internationale déprime davantage les attentes et empêche les investissements de décoller, quel que soit l’importance des efforts du gouvernement visant à stimuler la consommation et, de cette manière, à relancer la production. Les choix de politique économique des derniers gouvernements ont fait rétrocéder le pays à une position - dans la division internationale du travail – que l’on pensait avoir dépassée. Si nous associons à cela, le rôle de plateforme internationale de valorisation financière que l’économie brésilienne continue de jouer, même si les taux d’intérêts ont fortement déclinés au cours des derniers mois, nous allons revenir à une forme de dépendance économique, scénario donc très éloigné de l’image d’autonomie et d’indépendance à laquelle les discours sur « l’économie blindée » et le supposé « développement » veulent faire croire. Dans un tel contexte, la possibilité de transformer en acquis durables, les changements salutaires intervenus récemment au niveau de la redistribution des revenus, est fragilisée, ayant échoué, une fois de plus, à saisir l’opportunité que nous a apportée la conjoncture internationale favorable - des années 2000 jusqu’à la crise de 2008 – de franchir une nouvelle étape et de passer à une position plus avancée qui aurait permis au pays d’assumer une meilleure maitrise de son destin.

[1] : (NdTr) Plan correspondant aux années 1974-1979, mis en place par le général Geisel, président de la République.
[2] : (NdTr) Ferrovia do aço : vieux projet de construction de voie ferrée destiné au transport de l’acier entre le Minas Gerais et Rio, repris à l’époque du « miracle économique » des années 70 et considéré comme pharaonique en raison des très nombreuses œuvres d’art qu’il impliquait (72 tunnels et plus de 90 ponts et viaducs). En raison du coût et des incohérences, les travaux déjà bien avancés furent abandonnés. En 1986, une petite partie de cette ligne a été réhabilitée.
[3] : (NdTr) En 1976, le gouvernement Geisel signa un accord avec l’Allemagne concernant l’achat de 10 réacteurs nucléaires qui impliquait un transfert de technologies, lequel ne se réalisa pas, les différentes entreprises impliquées se révélant incapables de le mettre en place.
[4] : (NdTr) Selon l’IBGE (équivalent de l’INSEE), en 2011 le revenu mensuel familial (4 personnes) se répartissait de la manière suivante : classe A : 5% de la population, revenu supérieur à 12.400 R$, classe B, 21% de la population, revenu supérieur à 6.200 R$, classe C, 53% de la population, revenu supérieur à 2.500 R$, classe D, 18% de la population, revenu supérieur à 1.250 R$, classe E, 3% de la population, revenu familial inférieur à 1.250 R$. On peut également différencier les classes E, D, C de la manière suivante : classe E : ne dispose pas toujours de l’indispensable pour vivre (nourriture, logement), classe D : dispose de moyens permettant de faire face aux besoins les plus élémentaires, classe C : dispose également de moyens pour améliorer ses conditions matérielles de vie.
[5] : (NdTr) Bolsa familia. Mis en place en 2003, ce programme fait suite au « bolsa escola » créé en 1995. Il s’agit d’un programme d’allocations familiales destiné aux familles les plus pauvres (classes D et E) et dont la finalité est double : améliorer la santé des enfants et les amener à fréquenter l’école. Cette allocation est envoyée aux mères de familles

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