Les droits des autochtones sont remis en cause depuis la destitution de Dilma Rousseff en 2016. Mais la recrudescence des violences date de plusieurs années déjà.
« L’histoire se répète. Les chercheurs d’or qui avaient envahi notre territoire en 1986 reviennent en force depuis 2013 », a dénoncé mercredi dernier à Genève Davi Kopenawa, leader autochtone yanomami de l’Amazonie brésilienne. Avec à la clef la destruction des forêts, la contamination de l’environnement au mercure (avec de graves conséquences pour la santé des populations locales) et la résurgence de maladies contagieuses contre lesquelles les autochtones ne sont pas immunisés.
Une situation qui n’est pas une exception au Brésil. Depuis quelques années, les incursions d’éleveurs et autres mineurs illégaux en terres indigènes et les grands projets de barrages, de mines et de routes empiétant sur les lieux de vie des quelque 305 peuples autochtones du pays se sont multipliés. Entre 2012 et 2016, pas moins de 251 indigènes ont été assassinés, dont 40% pour le seul Etat du Mato Grosso du Sud, relève un rapport d’une large coalition d’ONG brésiliennes de défense des autochtones.