Photo : Paulo Whitaker/Reuters
Le Brésil vit une profonde crise institutionnelle, la plus importante depuis la fin de la dictature. Le gouvernement Dilma Roussef est atteint en pleine face, entraînant sa paralysie, mais aussi les principales institutions de la démocratie bourgeoise. Les principaux dirigeants du Parlement sont impliqués dans l’Opération Lava Jato [1], dont Eduardo Cunha, président de la Chambre des députés, en tant qu’un des accusés du procès. Les dirigeants des partis traditionnels, composants du gouvernement comme de l’opposition de droite (y compris le PMDB, parti de Cunha et du vice-president Michel Temer, qui a quitté récement le gouvernement), font objet d’investigations.
Une telle situation contribue à un grand chaos au sein des institutions, avec un pouvoir judiciaire divisé à tous les niveaux. A cela, s’ajoute une crise intense de crédibilité des institutions traditionnels et du modus operandi de la démocratie bourgeoise, dont les premiers signes se sont exprimés dans les rues en 2013 [2].
Le Brésil vit donc une crise politique d’ampleur qui s’ajoute à la grave crise économique, sociale et environnementale. Cela se traduit par le chômage croissant, l’inflation, par le gel des salaires, par l’effondrement des services publics, par les désastres et les crimes contre l’environnement, symbolisant l’échec d’un modèle de développement. L’épuisement du modèle de « croissance », adopté au cours des « périodes » Lula, avec maintenant l’application d’une politique d’ajustement néolibéral et de récession, a produit un scénario de stagnation dans la durée. Quel que soit le résultat à court terme, une somme de crises de moyen terme devrait se maintenir avec des tensions sociales et politiques.
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