Stedile n’est pas Bin Laden

 | Par Leandro Fortes

Le projet qui assimilait les Sans-Terre à des terroristes est vivement critiqué et passe à la trappe.

Par Leandro Fortes


Source  : Carta Capital n° 470 - 14 novembre 2007

Traduction : Roger Guilloux pour Autres Brésils


<img1114|left> Le gouvernement fédéral, d’une manière discrète, a coupé court à un projet dont l’objectif était d’assimiler João Pedro Stedile, principal dirigeant du Movimento dos Trabalhadores Sem Terra (MST), à Bin Laden, le plus connu des terroristes à l’échelle mondiale. La semaine dernière, après dix mois d’étude, cet avant-projet visant à définir le crime de terrorisme au Brésil a été enterré. En lieu et place, le ministre de la Justice, Tarso Genro, a transmis au Congrès national une proposition d’amendement au projet de loi sur le blanchiment de l’argent. Ce qu’il vise de cette manière, c’est qualifier de crime le financement des actes terroristes à l’intérieur du pays. Ce n’est peut-être pas évident, mais cette modification des termes représente une victoire silencieuse de la démocratie.

L’avant-projet visant à définir le terrorisme avait été élaboré en 2006 dans le cadre de ce qui s’appelle la « Stratégie nationale de combat contre le blanchiment de l’argent », qui donnait lieu à cinq réunions annuelles et qui avait pour objectif de permettre à la politique brésilienne de faire face à ce type de crime. Bien que l’objectif de ces réunions n’avait rien à voir avec la lutte contre le terrorisme, c’est au sein de ce groupe, composé de différents secteurs du gouvernement et notamment du Cabinet de la Sécurité Institutionnelle (GSI) et de l’Avocat Général de l’Union (AGU), qu’un groupe de travail composé de ces différents secteurs avait été créé. En faisaient partie, en plus des représentants du GSI et de l’AGU, des représentants des ministères et de la société civile.

Portant le titre d’"objectif 19" dans l’avant-projet de 2006, la décision à prendre s’appuyait sur les « recommandations et traités internationaux ». L’institution responsable de la mise en place de ce processus était le Cabinet de Sécurité Institutionnelle dirigé par le général Jorge Armando Félix. Ce groupe de travail, à l’insu du Ministère de la Justice, avait produit un document qui était un chef-d’œuvre de généralités comme l’illustre l’article 1er du texte : « Les crimes prévus dans cette partie seront punis si leur finalité est de faire naître un état de panique ou d’insécurité dans la société dans le but d’intimider l’Etat, une organisation internationale, une personne juridique, brésilienne ou étrangère, ou encore de les contraindre par la force à entreprendre ou à empêcher d’entreprendre certaines actions. » En résumé, une définition ample qui pouvait englober, suivant l’interprétation qu’on lui donnait, une invasion de terres.

[...]


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