Avec Jair Bolsonaro, au pouvoir depuis janvier 2019, la culture au Brésil est devenue un champ de bataille. Voire un champ de ruines. Plus de ministère (supprimé au profit d’un simple secrétariat à la Culture, auquel se sont déjà succédé cinq titulaires en moins de deux ans), des budgets amputés sans pitié, le retour informel de la censure… Et maintenant, la Cinémathèque à l’agonie.
Sous autorité fédérale, mais siégeant à São Paulo depuis sa fondation dans les années 40, la Cinemateca brasileira, mise au pain sec par le gouvernement, s’est récemment vue contrainte de paralyser ses activités. Ses 52 employés ont été licenciés. Son fonds d’archives, l’une des principales collections d’images animées d’Amérique latine (dont une bonne part se compose encore de bobines de nitrate, substance sujette à l’autocombustion), est en péril. Car la vénérable institution n’a même plus de quoi payer sa facture d’électricité… Il a fallu l’intervention d’un élu de São Paulo pour dissuader in extremis le fournisseur d’énergie électrique de lui couper le courant.
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