Retour sur l’assassinat de Marielle Franco et l’actualité de ses combats Une revue de presse pour penser la situation des défenseur.e.s des droits au Brésil

 | Par Autres Brésils

Crédit : Bernardo G.

Alors qu’elle sortait d’une réunion, la conseillère municipale Marielle Franco et son chauffeur, Anderson Gomes, sont tués par balles, le 14 mars 2018.

Femme, noire, lesbienne, issue d’une favela, elle représentait à elle seule un ensemble de minorités peu présentes dans le paysage politique brésilien.

Tout au long de sa vie, elle a œuvré à insérer leurs luttes dans l’espace publique. Défenseure des droits, elle s’opposait à la politique de sécurité publique répressive à l’œuvre à Rio de Janeiro, et surtout dans ses quartiers périphériques. Elle était connue pour dénoncer les actes violents commis par la police militaire et les milices dans les favelas. Ses propos dérangeaient. Le caractère politique de son assassinat ne fait aucun doute.

Un an après ce crime, Autres Brésils vous propose une sélection d’articles, d’analyses, de communiqués et d’émissions pour mieux comprendre les enjeux en arrière-plan de son assassinat.

En tant qu’espoir pour la convergence des luttes et symbole de résistance, voyons ce que la mise en lumière de son activisme politique peut nous apprendre sur l’état actuel de la démocratie brésilienne.

UN POINT SUR L’ASSASSINAT ET SUR L’ENQUÊTE

L’assassinat à Rio d’une militante dénonçant les violences policières émeut le Brésil
Des dizaines de milliers de personnes se sont réunies, au Brésil et ailleurs, pour rendre hommage à Marielle Franco. Pour exprimer leur colère et leurs soupçons aussi, face à un assassinat politique qui illustre le passage sous silence caractéristique des forces militantes dans le pays.

Communiqué : l’assassinat de Marielle est un meurtre politique
Dans les jours qui suivent l’assassinat, de nombreuses voix s’élèvent pour rappeler que le meurtre de Marielle Franco est bien un crime politique.

Qui a tué Marielle Franco ?
Amnesty International a lancé une campagne pour que l’on trouve les véritables commanditaires du meurtre, car “réclamer justice perpétue sa lutte pour les droits humains”.

Au Brésil, l’assassinat de l’élue noire Marielle Franco élucidé Le titre s’avance précipitamment, le récit de Libé n’en reste pas moins récapitulatif de l’avancement des enquêtes au mois de mars 2019.

Dix-huit mois après les faits, les autorités doivent agir pour que le meurtre de Marielle Franco soit élucidé Amnesty Internationale reste engagée pour faire rpession auprès des autorités brésiliennes.

Le portrait d’Amnesty
L’enquête sur l’assassinat de Marielle Franco, entachée de sérieuses irrégularités, n’a pas encore permis d’identifier l’ensemble des auteurs de l’assassinat. En mars 2018, un ancien policier et un ancien pompier ont été arrêtés, ce qui indiquerait l’implication des milices (généralement composées d’anciens fonctionnaires de police). Si une partie des exécutants semble avoir été retrouvée, les commanditaires du crime restent inconnus. De fait, de nombreux indices laissent supposer qu’il s’agit d’un acte de violence politique finement orchestré. L’ancien ministre de la Sécurité Publique, Raul Jungmann, évoquait la participation d’« agents de l’État » et de « politiques » dans l’affaire.

Les milices, second bras armé de l’État ?
Des liens étroits entre les milices et le monde politique sont dévoilés dans cet entretien avec le sociologue José Claudio, spécialiste de la question des violences urbaines et du crime organisé. La mise en lumière de connections entre la femme et la fille du milicien impliqué dans l’assassinat politique de Marielle Franco et Flavio Bolsonaro ouvre de nouvelles pistes.

La justice brésilienne ira t-elle jusqu’au bout ?
C’est le mardi 12 mars, un an après le meurtre, que les deux premières arrestations ont eu lieu. Le tireur présumé, Ronnie Lessa, travaillait dans la police militaire, et vit dans une villa de luxe dans la même localité que Jair Bolsonaro. Mais ce ne sont pas les seuls rapprochements entre l’inculpé et la famille du président.

DÉFENDRE LES DROITS DES MINORITÉS POLITIQUES : UN COMBAT PLUS QUE JAMAIS D’ACTUALITÉ

Une vie : Marielle Franco
Le parcours de vie de Marielle Franco, tout comme son assassinat, permet de mettre en exergue les processus d’exclusion et de marginalisation à l’œuvre à l’encontre des populations noires et périphériques.

Quartiers en marge : être noir.e au Brésil
Quelques jours avant son assassinat, Marielle dénonçait la mort de deux jeunes garçons noirs de la favela d’Acari, victimes de bavures policières. Cette émission revient sur les origines du combat de Marielle, qui permet d’interroger les liens entre question raciale, ségrégation spatiale et questions sécuritaires au Brésil.

"Combien de plus vont devoir mourir que cette guerre cesse ?" disait son dernier message posté sur Twitter
Crédit : Upslon

Rio de Janeiro, à l’ombre de l’apartheid
Au cœur du combat de Marielle Franco se trouvait la dénonciation des inégalités vécues quotidiennement par les habitant.e.s des quartiers périphériques, tels que le Complexo da Maré et le Complexo do Alemão, deux immenses ensembles de quartier informels. À travers le discours de ces habitant.e.s nous pouvons saisir la gravité des atteintes aux droits fondamentaux dont ils sont victimes : droit d’aller et venir librement ou encore égalité devant la loi ne sont pas garantis dans certains territoires.

Brésil : on ne peut pas tuer “Marielle”
Dans un contexte marqué par une corruption endémique et des scandales politiques à répétition sur un fond de crise économique, la mort de Marielle a été un indicateur du processus de démantèlement de l’État démocratique au Brésil.

LE BRÉSIL, UN AN APRÈS L’ASSASSINAT

Élections au Brésil, judiciarisation, polarisation et menace de coup d’État
Six mois après l’assassinat, le Brésil est au cœur de la campagne électorale la plus violente de son histoire récente. Au programme : polarisation politique, radicalisation et humiliation de l’hommage à Marielle Franco.

Les partisans de Bolsonaro multiplient les agressions misogynes, homophobes et racistes
Entre les deux tours de l’élection présidentielle, plus de 70 attaques à caractère raciste ou homophobe sont répertoriées. La violence libérée par le succès d’un candidat d’extrême droite fait ses premières victimes. Les défenseurs des minorités sont eux aussi touchés.

Retour de la violence politique au Brésil
D’après la journaliste Anne Vigna, le meurtre de Marielle Franco a sonné le retour de la violence politique au Brésil. C’est du moins ce dont atteste la recrudescence des assassinats d’élus et de militant.e.s sans terre, parfois commis par la police.

Marielle est tuée, puis Jean Willys est menacé, qui sera le prochain ?
Jean Wyllys, député du PSOL, s’est exilé en Europe après avoir reçu des menaces incessantes contre lui et sa famille. La série d’atteintes aux défenseur.e.s des droits humains s’inscrit dans une dynamique de répression violente à l’encontre des personnalités qui luttent pour la démocratie et l’inclusion des minorités. Elle montre aussi que la violence fait partie de la pratique politique courante au Brésil.

Au Brésil, celles et ceux qui luttent sont en danger
Taliria Petrone, activiste de la cause décoloniale et femme politique noire, a été récemment élue députée pour le PSOL. Elle raconte lors de cet entretien que les luttes pour lesquelles Marielle a œuvré au long de sa carrière ne sont pas terminées. C’est pour cela que d’avantage de femmes noires doivent s’engager en politique.

Crédit : Jeso Carneiro

Une relecture de l’histoire brésilienne : le samba enredo de l’école de Mangueira
Les résistances noires auront été à l’honneur du Carnaval de 2019, résolument le plus politique de ces dernières années. Découvrez la traduction et la réinterprétation du samba enredo de l’école de samba de Mangueira, qui rend hommage aux grandes figures de l’indépendance et des luttes brésiliennes, souvent oubliées des livres d’histoire.

« Effet Marielle » : Les femmes noires s’engagent en politique sur les traces de la conseillère municipale
Les combats de Marielle Franco lui ont survécu. Une nouvelle génération de femmes noires s’engagent, à l’image de Leticia, habitante de Jardim Fernandes, dans la zone est de São Paulo. Comme de nombreuses autres, elle affirme qu’elle sera candidate au poste de conseillère municipale à São Paulo en 2020.

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