Raposa/Serra do Sol : les Indiens exigent une homologation immédiate de leur terre (1)

 | Par Marinaldo Justino Trajano

Les Indiens de l’Etat de Roraima exigent une homologation immédiate de leur terre.

Dans une interview exclusive, Marinaldo Justino Trajano de la communauté tuxaua, nouveau coordinateur du Conseil Indigène de Roraima, affirme que le mouvement n’acceptera pas les concessions négociées par le gouvernement fédéral avec les grands propriétaires car elles peuvent modifier la carte des terres indigènes.

Dans le but d’évaluer l’actuelle problématique indigène et de déterminer les futures actions du mouvement, des leaders des peuples Ingaricó, Macuxi, Patamona, Tauperang, Sapará, Wapichana, Wai Wai et Yanomani, se sont réunis durant quatre jours (du 12 au 15 février) lors de la 34ème assemblée générale des peuples indigènes de l’Etat de Roraima, réalisée dans la communauté de Maturuca, terre indigène Raposa/Serra do Sol. La rencontre a réuni près de mille personnes, parmi elles des représentants de 186 communautés indigènes, des leaders, des conseillers régionaux, des agents de santé, des professeurs, des invités et des membres d’autres organisations indigènes. Des représentants du ministère du développement agraire et de l’Ibama ont aussi participé à l’assemblée.

L’homologation immédiate en tant que surface continue de la réserve de Raposa Serra do Sol a été définie comme la priorité numéro un des Indiens de l’Etat. Sans cette reconnaissance de droit historique, il a été estimé qu’aucune avancée des actions communautaires ne serait possible. Ils dénoncent aussi le fait que l’ajournement du processus a provoqué une augmentation de la violence dans la région et que les leaders et membres de la communauté sont constamment menacés.

L’homologation de la terre indigène Raposa/Serra do Sol traîne en longueur au rythme des allers et retours du système judiciaire (1), ce qui peut être interprété comme un jeu d’intérêts impliquant les hommes politiques de l’Etat, les entreprises de minerais, de bois, les garimpeiros (2), les cultivateurs de soja et les populations indigènes traditionnellement implantées sur ces terres.

Le dernier épisode date du 3 janvier, lorsque la vice-présidente du tribunal suprême fédéral (STF), Ellen Gracie, a suivi une action préventive du sénateur Mozarildo Cavalcanti (PPS-RR) et a suspendu l’ordonnance 820 de 1998, du ministère de la justice, qui délimite les terres. Cet acte a empêché une fois de plus la réalisation de l’homologation en tant que surface continue. Le processus dépend maintenant de l’appréciation de la plénière du STF. Selon le Conseil Indigène de Roraima (CIR), il n’y a pas eu pendant 14 mois d’obstacles juridiques empêchant Lula de signer le décret d’homologation. Mais le décret n’a pas été signé.

(1) Depuis la publication de cet article, le président Lula a homologué la terre. Le décret garantit une aire de 1.743.089 hectares pour les Indiens mais exclut également de l’homologation une surface enclavée dans la réserve, principalement située sur la commune de Uiramutã. Certaines communautés d’Indiens craignent des représailles et des conflits avec les non-Indiens. (NdT)

(2) garimpeiro : chercheur d’or et de pierres précieuses

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