Figure « montante » de la gauche brésilienne, décrit comme « celui qui s’oppose aux multinationales » par le magazine Caros amigos, présent aux côtés d’Hugo Chávez lors du dernier Forum social mondial de Porto Alegre, Roberto Requião, gouverneur du Paraná, estime que le scandale de corruption qui secoue actuellement le gouvernement Lula pourrait porter un coup fatal au PT, le parti dont le président brésilien est issu.
Dans ce contexte, le locataire du palais d’Iguaçu [1] lorgnerait-il sur celui du Planalto [2] à Brasilia ? « Les conditions ne sont pas réunies », explique-t-il, avant d’ajouter, « Pas encore... Et puis, je veux continuer mon travail ici, au Paraná ! ».
Ce petit état du Sud du Brésil est aujourd’hui l’un des seuls endroits où s’organise la lutte contre l’invasion transgénique au Brésil. C’est aussi le lieu prévu pour la création d’une « école d’agroécologie », en partenariat avec Caracas et La Havane... Enfin, avec sa participation active à Telesur [3], le Paraná a fini de se forger un nom parmi les lieux où sont avancés des éléments de réponse à la dérive néolibérale en Amérique latine.
Pourtant, sur des sujets tels que l’agriculture, l’exemple de la révolution bolivarienne ou d’une alternative au capitalisme de marché, Requião reste pragmatique... parfois très !
Détenteur de la carte « numéro 1 » du PMDB [4] au Paraná, ce gouverneur, qui affiche un nationalisme rare au Brésil, semble être présent sur tous les fronts... Il faut dire qu’avec un budget « communication » en hausse de 700% entre 2004 et 2005, il dispose d’un atout majeur pour se rendre visible. Alors « communication » ou vision politique forte ?
Rencontre avec un gouverneur atypique, difficilement « classable » et non sans ambiguïtés... [5]