« Que l’on aime ou déteste Tropa de Elite, ce qui importe c’est le débat »

 | Par José Padilha

Avant de connaître le résultat de la récompense du Festival du Cinéma de Berlin, qui a décerné l’Ours d’Or du meilleur film à Tropa de Elite, dans une interview à DW-WORLD, le réalisateur José Padilha critique « l’hypocrisie de la classe moyenne brésilienne », conteste les « idées de gauche et de droite » et affirme que « l’émotion, au cinéma, n’exclut pas la raison ».

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Par Soraia Vilela

Source : DW-WORLD – 14/02/2008

Traduction : Hélène Chesnel pour Autres Brésils


DW-WORLD.DE : Au montage de Tropa de Elite, vous avez choisi une narration en voix off, à la première personne, par le personnage du Capitaine Nascimento. C’est un procédé qui induit, au moins au début, une identification du spectateur au personnage. Avez-vous été surpris par sa transformation en héros par une partie des spectateurs ou prévu cela durant le montage ?

José Padilha : À la base de la question, il y a une idée avec laquelle je ne suis pas d’accord. Le Capitaine Nascimento ne s’est pas transformé en héros. Je suis allé à plus de cinq universités pour parler du film au Brésil, à plus de dix projections de mon film. Dans les universités, j’ai filmé les débats, où il y avait deux, trois milles étudiants. Je demandais : qui trouve que le Capitaine Nascimento est un héros ? Et aucune main ne se levait.

Je pense que cela n’est tout simplement pas vrai. J’ai vu dans quelques journaux des personnes dire que la population brésilienne avait fait de Nascimento un héros, donc, les Brésiliens seraient en faveur de la violence. Ceci est faux. La population brésilienne n’est pas pour la violence. C’est une déformation de la réalité du Brésil.

La narration à la première personne est courante dans le cinéma de plusieurs pays. C’est vrai qu’elle crée une relation entre le spectateur et le personnage qui raconte. En d’autres mots, le film est regardé par le point de vue de ce personnage. Dans Le Parrain, par exemple, les gens s’identifient avec Michael Corleone, qui est le personnage principal. Les Affranchis est raconté par un mafioso, Apocalypse Now par un assassin. Et les gens s’identifient avec cet assassin et avec ce mafioso et voient la réalité à travers leur regard.

Je ne vois pas le problème de faire cela avec un policier et comprendre son point de vue. Comme je ne vois aucun problème dans le choix de Scorsese pour une narration d’un mafioso dans Les Affranchis. Vous encouragez un mafioso pendant tout le film et cela ne signifie pas que vous pensez que la mafia est une bonne chose.

Je trouve que cet argument est très infantile. C’est comme si les gens qui voyaient le film n’étaient pas capables de distinguer la fiction de la réalité et que la critique était beaucoup plus intelligente et le comprenait beaucoup mieux. Je ne suis pas d’accord et je pense que la population est très intelligente et sait bien ce qu’elle voit.

[...]


Lire l’entretien en entier :

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