Quatre gouverneurs élus ont signé un engagement contre l’esclavage. Ana Júlia Carepa (PA), Jackson Lago (MA), Jaques Wagner (BA) et Wellington Dias (PI) ont ratifié une Charte-engagement ; le président Lula, réélu, a envoyé son propre document expliquant comment il poursuivra le combat contre le travail esclave.
<img821|left> SÃO PAULO - Quatre gouverneurs élus ont signé la Charte-engagement contre le travail esclave - Ana Júlia Carepa (Pará), Jackson Lago (Maranhão), Wellington Dias (Piauí) e Jaques Wagner (Bahia) - pendant la campagne électorale. A l’exception de Lago, du PDT, les autres appartiennent aux rangs du PT. Leurs concurrents aux gouvernements des Etats n’ont pas ratifié le document.
L’objectif de la campagne pour la signature de la Charte-engagement était d’engager les candidats à des charges publiques dans les élections de cette année à placer l’éradication du travail esclave dans le pays comme l’une des priorités de leur mandat. Malgré le fait que le gouvernement Fernando Henrique Cardoso, comme le gouvernement Lula, aient fait de cette lutte une priorité d’Etat, nous sommes loin d’une solution définitive. Cela est dû en grande partie à la classe politique - des gouverneurs d’états (qui protègent les contrevenants du business agraire pris en flagrant délit pour ce crime), en passant par le groupe ruraliste au Congrès National (qui bloque les projets de loi), jusqu’aux représentants même de la base gouvernementale (qui, pour un grand nombre, ne s’intéressent pas au sujet).
La campagne a été lancée par l’ONG Repórter Brasil et soutenue par des entités de la société civile engagées dans la lutte contre le travail esclave. Il a été demandé aux candidats au poste de président de la République et à ceux de gouverneurs d’Etats à fort pourcentage d’occurrence de ce crime qu’ils ratifient un engagement public pour l’éradication tu travail esclave. Le texte se base sur les objectifs du Plan National pour l’Eradication du Travail Esclave, document de référence pour le processus d’éradication de cette pratique dans le pays et élaboré avec la participation de la société civile et de différents pouvoirs et sphères de gouvernement.
Avec la divulgation durant la campagne des noms de ceux qui avaient reçu et signé la Charte et de ceux qui avaient ignoré la proposition, à travers le site de Repórter Brasil, l’électeur disposait d’un outil supplémentaire pour un vote conscient. Et, avec la Charte-engagement, il pourra exiger des élus qu’ils tiennent leurs promesses de campagne dans ce domaine.
Les Etats du Pará et de Bahia sont parmi les principaux utilisateurs de main-d’œuvre esclave. Le premier, détenteur du record national de cas, a vu la libération de 7 985 personnes sur son territoire entre 1995 et septembre 2006 - selon les données de la Commission Pastorale de la Terre. Le chiffre représente 36,4% du total du pays sur la période (21 949). A Bahia, troisième position de ce triste classement, il y a eu 2 112 affranchis - soit 9,6% du total.
Dans le Maranhão, la situation est doublement préoccupante. L’Etat se trouve à la quatrième place en terme de libérations (1.986 ou 9%) et, en même temps, est le principal lieu d’origine des rescapés de l’esclavage - suivi par le Piauí, d’après les données du Ministère du Travail et de l’Emploi et de l’Organisation Internationale du Travail.
Dans les Etats du Mato Grosso et de Tocantins, deuxième et cinquième places en nombre de libérations d’esclaves, les candidats vainqueurs (respectivement, Blairo Maggi et Marcelo Miranda), ont reçu le document mais n’y ont pas adhéré.
Président élu
Luiz Inácio Lula da Silva et Geraldo Alckmin n’ont pas signé la Charte-engagement, mais ont envoyé leurs propres documents condamnant cette pratique et expliquant comment ils combattraient ce crime.
« Je réaffirme l’engagement de mobiliser l’ensemble de mon gouvernement pour l’éradication du travail esclave contemporain », a affirmé Lula, le candidat réélu, dans sa lettre - plus détaillée et qui prend davantage d’engagements que celle de son concurrent. Il a récapitulé les actions réalisées dans ce sens pendant son mandat et a promis de débloquer plus de ressources financières et humaines pour les organes gouvernementaux qui agissent dans le combat contre l’esclavage.
Malheureusement, aucun des candidats au Congrès National signataires de la Charte-engagment n’a obtenu de siège au Sénat ou à la Chambre. De même, les postulants aux Assemblées législatives qui avaient signé le document n’ont pas non plus été élus.
Par Leonardo Sakamoto, coordinateur de l’ONG Reporter Brasil
Texte source : Agência Carta Maior - 30/10/06
Traduction : Caroline Sordia pour Autres Brésils