Bijou architectural avec plus de 73.000 places assises, le stade Mané Garrincha de Brasilia, construit spécialement pour le Mondial-2014, sonne aujourd’hui terriblement creux, avec une centaine de spectateurs par match en moyenne.
Soutenue par 288 colonnes de 36 mètres de haut, cette enceinte aux tribunes rouge sang est la plus chère des 12 qui ont accueilli des matchs de la Coupe du monde il y a quatre ans, plus encore que le mythique Maracana de Rio de Janeiro, entièrement rénové pour l’occasion.
Elle a coûté 1,6 milliard de réaux brésiliens, plus de 400 millions d’euros, près du double du budget prévu initialement.
Brasilia, ville à l’architecture futuriste inaugurée en 1960, a beau être la capitale du pays cinq fois champion du monde, elle n’a pas la moindre tradition footballistique. Aucune de ses équipes ne figure dans les trois premières divisions au niveau national.
Voir ce stade se transformer en éléphant blanc était presque inéluctable.
Mais les autorités du District Fédéral (DF), nom donné à l’Etat qui comprend la capitale du Brésil, préfèrent un autre terme.
« C’est un éléphant, mais il est plus coloré qu’autre chose, grâce à des mesures que nous avons adoptées pour qu’il soit moins blanc que d’autres construits pour le Mondial », affirme Jaime Recena, secrétaire adjoint au tourisme du DF.
Course folle
Pour couvrir une partie des frais de maintenance, le stade est loué pour des mariages ou autres fêtes privées.
Le 6 mai, ce sera au tour de la « Course folle » ("Corrida insana" en portugais) lors de laquelle des joggers vont devoir escalader des obstacles gonflables. Loin du glamour d’une rencontre de Coupe du monde.
Certains espaces sous les tribunes ont même été transformés en bureaux pour l’administration municipale.
Mais en termes de ballon rond, c’est pratiquement le néant. Le 21 février, Brasiliense recevait Bolamense devant moins de 100 spectateurs, perdus dans un océan de sièges vides.