Quand le coupable en vient à être considéré comme victime

 | Par Fausto De Sanctis, Luis Brasilino

Fausto De Sanctis, juge auprès du Tribunal régional fédéral de la 3ème région , devenu célèbre lors de l’Opération Satiagraha , affirme qu’au Brésil, la corruption n’est presque jamais punie car les droits qui sont garantis aux présumés coupables transforment ces derniers en victimes.

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Source : Le monde diplomatique Brasil - 02 septembre 2011

Traduction : Roger GUILLOUX pour Autres Brésils

Le Monde Diplomatique Brasil – Comment analysez-vous les dernières accusations de corruption contre le Dnit, le Ministère du Tourisme et d’autres institutions ?

Fausto De Sanctis – Scandales et corruption sont des plaies dont on a du mal à se défaire au Brésil, ils sont peut-être le reflet d’un pays qui ne donne pas toute l’importance qu’il mérite au combat contre le crime organisé. Et il ne s’agit pas seulement de l’impression d’un public non spécialisé ; ceux qui travaillent dans le domaine du Droit savent que les poursuites judiciaires n’aboutissent pas à une décision définitive.
D’un autre côté, il existe une certaine attitude chez le citoyen lambda – et cela vaut pour tous - une culture de la tolérance, de l’accommodation face aux petites transgressions qui finit par se répercuter en haut de l’édifice social, au niveau des autorités qui le représentent. Par conséquent, il n’existe pas le peuple d’un côté, le Congrès et les autres autorités de l’autre, mais parfois, dans la mesure où la conduite individuelle tolère certaines petites effractions, elle finit par encourager la corruption généralisée.

Diplomatique – La structure du système politique brésilien actuel a-t-elle une relation particulière avec la corruption ?

Fausto De Sanctis– Il existe des problèmes au niveau des trois pouvoirs. Mais on ne combat pas la corruption sans que chacun ne commence par balayer devant sa propre porte et sans savoir que la conduite correcte est celle que tout le monde doit suivre. Ainsi ces petits accomodements dont j’ai parlé aboutissent au maintien d’un statu quo. Je veux dire par là que, quand un citoyen négocie le paiement d’une amende, il légitime la corruption. Par ailleurs, le pays baigne dans un environnement égocentrique. En dehors des grands moments du football, les gens ne voient pas la nation comme une communauté dont ils feraient partie. Quand se produit une manifestation publique, elle ne s’attaque pas au grand problème national, la corruption, qui a un effet limitant au niveau d’une santé publique de qualité, d’une éducation de pays développé. La corruption est profondément enracinée chez les citoyens, dans les institutions, et les gens semblent être heureux et satisfaits du pays de ce pays qui est le leur.

[...]

Lire l’entretien en entier :

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