Par Bernardo Kucinski
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Source : Carta Maior - 30 juin 2008 –
Traduction : Roger Guilloux pour Autres Brésils
Les médias, à l’époque de Lula, ont cessé de fonctionner comme médiateurs de la politique pour adopter, sans détour, un comportement de parti politique d’opposition. Bien qu’ils se livrent une bataille commerciale sans merci, aujourd’hui, il y a davantage d’unité pragmatique entre les médias dominants qu’à l’intérieur de n’importe quel parti politique brésilien et même dans des partis imprégnés d’idéologie tels que le PT et le P-SOL . Tous ces grands médias appuient les privatisations, la réduction des dépenses publiques, la réduction des impôts, un commerce extérieur excédentaire, l’adhésion du Brésil à l’ALCA ; tous sont opposés à la création d’un fond souverain, au contrôle des entrées de capitaux, à la Bolsa-Familia, à la politique des quotas dans les universités pour les Noirs, les Indiens et les élèves issus de l’enseignement public , à l’entrée du Venezuela dans le Mercosul. Ils critiquent tous et de manière systématique le gouvernement aussi bien pour ce qu’il fait que pour ce qu’il ne fait pas.
Lors de la campagne menée par les grands médias qui conduisit Getúlio Vargas au suicide en 1954, le gouvernement pouvait encore compter sur l’appui de la grande chaîne nationale de journaux Ultima Hora. Aujourd’hui, cette presse différente n’est plus présente entre les grands médias. Ce qui diffère encore c’est l’adhésion de la majorité des journalistes à la posture d’opposition qui a fait tâche d’huile dans tous les espaces médiatiques et qui est devenue une sous-culture professionnelle. Primée par les éditeurs, célébrée par les journalistes à succès, dirigée par les intellectuels de service des rédactions, les chroniqueurs, cette sous-culture est dotée d’un mode narratif et d’un jargon propres.
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