Par Augusto Boal
Source : Le Monde diplomatique Brasil – décembre 2007
Traduction : Caroline Sordia pour Autres Brésils
<img1307|left> En 1981, sous le premier mandat de Mitterrand, Jack Lang avait inauguré à la Sorbonne un séminaire réunissant deux cents intellectuels du monde entier pour discuter de ce que serait la culture dans un gouvernement socialiste. Il affirmait que tous les ministères devraient s’appeler « de la culture » : ministère de la Culture des Finances, de la Culture de l’Économie, de la Défense, de la Sécurité sociale, enfin, tous. Tout est culture. Le ministre français avait raison.
Lorsque le président Lula a inauguré, à Belo Horizonte, la TEIA, réunion de sept cents « Pontos de Cultura » du Brésil entier, et, à Brasília, le Projet Culturel par lequel le ministre Gilberto Gil a signé des accords de partenariats avec dix ministères, la banque Caixa Econômica, la Banque de développement, ainsi que d’autres organisations sociales, afin qu’elles incluent la « culture nouvelle » dans leurs programmes, on a bien vu que le beau rêve français était en passe de devenir une réalité concrète au Brésil.
Pourquoi « nouvelle », si elle existait déjà ? Parce qu’elle existait, méprisée, mal-aimée… et néanmoins féconde. Des mots comme éducation, pédagogie et culture étaient imposés, labels de marbre avec leurs contenus coercitifs, intrusifs, ni démocratiques, ni créatifs. Éduquer, du latin educare, signifie conduire. Éduquer, c’est transmettre des connaissances inamovibles, présentées comme certaines et nécessaires. Pédagogie vient du grec paidagógós qui désignait l’individu, généralement esclave, qui marchait au côté de l’élève et l’aidait à trouver l’école et le savoir.
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