« La protection de l’environnement a été reléguée au second plan dans l’actuel gouvernement, parce que le président Lula persiste à dire, tout comme les exploitants de bois, les grands propriétaires terriens et les exploitants miniers, que l’environnement ne doit pas freiner la capacité de développement économique. Cette position engendre de nombreuses distorsions, dont l’une est d’oublier de penser au futur pour penser aux intérêts et aux bénéfices économiques immédiats ».
L’affirmation du géographe Aziz Ab’Saber, l’une des personnalités les plus respectées en matière de sciences environnementales au Brésil, résume la désillusion que la majorité des écologistes et des organisations non gouvernementales du secteur ressentent quant aux orientations du gouvernement de Lula.
Les défenseurs de l’environnement, qui ont toujours reçu, historiquement, l’appui du président et du Parti des travailleurs (PT), ont accueilli l’élection de Lula, en 2002, avec de grandes expectatives. La nomination, par Lula, de Marina Silva, alors sénatrice, au poste de ministre de l’Environnement a été accueillie avec une satisfaction particulière.
Silva est une des principales personnalités de l’écologisme apparues tout au long des années 90 au Brésil. Elle est issue du mouvement des caucheros [1] de l’état de Acre, dans le nord-ouest du Brésil, qui luttent pour la préservation de l’Amazonie et qui se sont fait connaître au niveau mondial avec la lutte de Chico Mendes, assassiné le 22 décembre 1988 [2].
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