Pentecôtisme et mouvements sociaux en Amérique du Sud

 | Par Raúl Zibechi

Au sein de divers mouvements sociaux latino-américains apparaît une nouvelle lecture du rôle que jouent les églises pentecôtistes dans les quartiers pauvres des périphéries urbaines et les conséquences politiques que l’on peut en tirer.

« Le pentecôtisme est le plus grand mouvement auto-organisé des pauvres urbains du monde entier », affirme l’urbaniste états-unien Mike Davis. Ses opinions sur ce mouvement religieux sont en général rejetées sans appel par beaucoup d’intellectuels de gauche. Cependant, Davis est convaincu que « beaucoup de gens de gauche ont fait l’erreur de considérer le pentecôtisme comme une force réactionnaire, et ce n’est pas le cas ».

Davis ne fait pas que provoquer. Il ouvre les esprits pour enquêter sans préjugés idéologiques et pour observer la réalité à partir des besoins des gens. Il s’explique : chez les pauvres urbains d’Amérique latine, le pentecôtisme est une religion de femmes qui produit des bénéfices matériels réels. « Les femmes qui intègrent ces églises et qui peuvent convaincre leurs maris de s’y impliquer aussi jouissent souvent d’améliorations notables de leur niveau de vie : les hommes réduisent leur propension à se saouler, à aller voir des prostituées ou à dépenser tout leur argent au jeu ».
Il faudrait ajouter à cela la diminution de la violence domestique.

Davis considère que l’un des grands attraits du pentecôtisme est qu’il s’agit « d’une espèce de système sanitaire parallèle ». Pour les pauvres, la santé signifie une situation de crise permanente, capable de déstabiliser leurs vies, à cause de la déstructuration par le néolibéralisme des services publics de santé et des médicaments impayables.

Il constate que, dans les quartiers populaires périphériques, les pentecôtistes ont obtenu de bons résultats dans la réduction de l’alcoolisme, des névroses et des obsessions. Avec un brin d’ironie, il le définit comme « un système de livraison à domicile de santé spirituelle ».


Le Brésil, paradis des pentecôtistes

A la mi-août 2008, un groupe d’activistes de mouvements sociaux urbains a organisé une rencontre à Brasilia intitulée « Cours de pensées hétérodoxes ». Pendant trois jours, une centaine de jeunes ont discuté du travail social dans les périphéries urbaines. Marco Fernandes, historien et psychologue social membre du Mouvement des Travailleurs Sans Toit (MTST) a montré son intérêt pour approfondir la question des églises pentecôtistes et est arrivé à des conclusions très similaires à celles de Davis.

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