Notes du CIMI et de la COIAB sur l’assassinat de dirigeants sur les terres autochtones Wajãpi

 | Par CIMI, COIAB

Traduction Philippe ALDON, pour Autres Brésils
Relecture : Du ALDON

Note du CIMI sur l’assassinat de dirigeants sur les terres autochtones Wajãpi

Le CIMI reçoit, avec vive inquiétude et profonde douleur, les annonces d’attaque d’orpailleurs et de meurtre d’un dirigeant du peuple Wajãpi dans l’état d’Amapá. Les discours de haine et d’agression du Président Bolsonaro, ainsi que ceux d’autres représentants de son gouvernement, alimentent et stimulent l’invasion, le pillage territorial et les actions violentes contre les peuples autochtones dans notre pays.

Nous exigeons des agences et autorités publiques qu’elles prennent des mesures urgentes, concrètes et politiquement impartiales pour identifier et punir, conformément à la loi, les responsables de l’attaque contre le Wajãpi. Nous attendons également du gouvernement Bolsonaro qu’il adopte des mesures globales pour lutter contre l’invasion et le pillage des terres autochtones dans le pays.

Enfin, le CIMI exige que le président Bolsonaro respecte la Constitution brésilienne et cesse immédiatement ses discours intolérants et racistes à l’encontre des peuples autochtones portant atteintes à leurs droits dans notre pays.

Président Bolsonaro, respectez les peuples indigènes !

Conseil Missionnaire Indigène - CIMI Brasilia, le 28 juillet 2019

Voir la note originale du CIMI

Photo : Rogério Assis / Mobilização Nacional Indígena


Note de la COIAB dénonçant les attaques contre le peuple Waiãpi

La Coordination des organisations autochtones de l’Amazonie brésilienne - COIAB, ainsi que leurs organisations de base aux niveaux national, régional et local, et plus particulièrement l’APOIANP (Articulation des peuples et organisations autochtones de l’Amapá et du nord du Pará) tiennent à manifester publiquement leur totale solidarité et entier soutien aux peuples autochtones du Waiãpi face aux récents cas d’invasion de leur territoire par des orpailleurs ; en même temps, nous exprimons notre profonde et VÉHÉMENTE RÉPULSION de ce type d’action qui va empirant, particulièrement encouragée par les positions intransigeantes, irresponsables, autoritaires, intolérantes, arrogantes et irrespectueuses du gouvernement actuel, notamment celles du président de la République Jair Bolsonaro, avec les attaques menées contre les droits des peuples autochtones de ce pays, en particulier les droits territoriaux déjà garantis sur les terres autochtones complètement délimitées et régularisées par la Constitution fédérale de 1988 et que ce gouvernement tente, à chaque instant, de retirer.

Les peuples autochtones qui habitaient ce pays, au moment de l’invasion du Brésil, et qui y vivaient librement dans toute son étendue, doivent aujourd’hui occuper des territoires délimités par la figure juridique des terres autochtones, ce qui devrait leur garantir les conditions minimales nécessaires à la survie et au maintien de leurs organisations sociales et culturelles. Cependant, d’innombrables menaces viennent peser sur la pleine jouissance des terres déjà délimitées et ratifiées, et les invasions de ces territoires sont encore plus importantes. Ces problèmes se posent aux peuples autochtones depuis le XVIe siècle, avec l’invasion européenne et l’occupation géopolitique de notre territoire, principalement motivées par des projets économiques étrangers aux besoins et aux volontés d’alors des peuples autochtones. L’invasion de l’exploitation minière dans les territoires autochtones, en particulier en Amazonie, s’est déroulée sans aucun contrôle de l’État et à l’insu des communautés autochtones concernées. Le cas des Yanomami en est un exemple : depuis les années 80, des milliers de mineurs ont envahi leurs terres, situées à la frontière entre le Brésil et le Venezuela, laissant derrière eux une traînée de morts et de destructions qui hante encore cette région.

Ce qui s’est produit cette semaine en territoire indigène Waiãpi avec l’invasion, par des orpailleurs, de terres déjà délimitées et homologuées depuis les années 1990, ainsi que d’autres cas récents, sont des scènes auxquelles nous assistons depuis un moment jusqu’à récemment, et que nous pouvons de toute évidence attribuer, pour compte de ses nouvelles attaques aux territoires indigènes, que ce soit en faveur de l’exploitation minière ou forestière, de l’usurpation de terres pour l’élevage ou tout autre type d’activités illicites sur les territoires indigènes, au plus grand ennemi des peuples autochtones aujourd’hui, M. le Président de la République Jair Messias Bolsonaro et ses ministres et alliés anti-indigènes, que l’on voit systématiquement, depuis le temps de leur campagne et maintenant dans leurs sept mois de gouvernement, attaquer les peuples autochtones, criminaliser les dirigeants et organisations autochtones représentant légitimement ces peuples, coopter et jouer les peuples autochtones les uns contre les autres tentant à tout prix d’usurper les droits sociaux et territoriaux garantis aux populations autochtones ; armer sur le terrain les ennemis des peuples autochtones et intensifier le conflit dans les territoires - tout cela dans le seul et unique but de privilégier les envahisseurs historiques des terres autochtones, leurs alliés politiques et ennemis des peuples autochtones, pour l’exploitation illégale de nos terres, avec le vieux discours du « développement social et économique du pays ».

Nous répétons notre détermination à rester fermes dans la lutte pour la défense des droits des peuples autochtones, à travers nos organisations et dirigeants autochtones légitimes de notre base en Amazonie brésilienne, rappelant que nous sommes prêts à affronter tout et tous dans ce qui est nécessaire pour la défense de nos territoires, renforçant ici tout notre soutien au peuple autochtone Waiãpi, à ses organisations représentatives locales et à l’APOIANP, soulignant notre soutien entier à la nécessaire confrontation de cette situation, exigeant des autorités publiques municipales, des états et fédérales une intervention immédiate sur le terrain, visant à la sécurité du peuple et du territoire Waiãpi, en évitant toute nouvelle aggravation et conflits dans la région.

Manaus/Amazonas, le 28 juillet 2019.

POUR LA DÉFENSE DES PEUPLES ET DES TERRITOIRES AUTOCHTONES
POUR LE SOUTIEN DU PEUPLE WAIÃPI
POUR LE BIEN-ÊTRE DES PEUPLES AUTOCHTONES
LA COORDINATION DES ORGANISATIONS AUTOCHTONES DE L’AMAZONIE BRÉSILIENNE

Voir la version originale de la COIAB

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