L’Association Autres Brésils exprime sa consternation et sa profonde colère face au massacre qui s’est déroulé ce mardi 28 octobre dans l’État de Rio de Janeiro, lors d’une vaste opération des forces de l’ordre dans les communautés du Complexo do Alemão et du Complexo da Penha dans la zone nord de la ville de Rio de Janeiro. Le bilan, rapporté par diverses sources, fait état d’au moins 130 personnes tuées.
Ce drame ne constitue pas un fait isolé, mais s’inscrit dans une logique d’État qui a, depuis l’arrivée du gouverneur Claudio Castro, déjà vu trois autres massacres sanglants - ce qui porte à près de 890 personnes assassinées par les forces d’ordre selon les données de l’Institut Fogo Cruzado.
Autres Brésils continue d’alerter sur la dimension systémique de cette violence d’État : des quartiers populaires qui sont traités non comme des territoires de vie, mais comme des zones de guerre, où la mort devient « admissible » en vertu d’une politique sécuritaire militarisée et d’une gestion des quartiers populaires et des populations noires basée sur la violence. Dans l’opération du 28 octobre, les habitant·es ont dénoncé blocages de voies, interruption des services publics (écoles, crèches, unités de santé), et une population prise en otage par les blindés et les hélicoptères.
Nous exprimons notre solidarité totale aux familles des victimes, aux organisations de la société civile brésilienne, aux collectifs d’habitant·es, aux militant·es, aux mouvements sociaux et aux communautés impactées. Le silence ou la justification officielle - qualifier l’opération de « réussite » - ne sont plus acceptables. Le prétexte de la lutte contre le narco-trafic, épouvantail réthorique hélas trop fréquemment utilisé par les partisan.nes d’une politique de mort, ne saurait en aucun cas justifier l’utilisation de méthodes guerrières de la pire espèce. Les favelas ne sont pas des champs de bataille ; ce sont des quartiers habités par des hommes, des femmes, des enfants, des vies.
Autres Brésils réaffirme que la solidarité internationale ne peut rester passive face à ces crimes d’État. Il est temps d’interroger les gouvernements, de dresser les compteurs de la violence, de réclamer justice et réparations. Nous demeurons mobilisés pour que ces vies comptent ; pour que cette horreur ne reste pas un simple chiffre.
Pour l’Association Autres Brésils
Paris, le 30 octobre 2025




