Manuel du guérillero urbain

 | Par Carlos Marighella

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« Carlos Marighella est un politicien et militant brésilien né en 1911 à Salvador de Bahia. Il devint membre du parti communiste du Brésil (PCB) à l’âge de 29 ans, s’impliquant majoritairement en tant qu’organisateur. Malgré de nombreuses années passées en prison, il devint dès 1952 un membre officiel du comité central du parti. En 1953, il partit en voyage en Union soviétique puis en Chine, où il rencontra Mao Zedong. Après le coup d’État militaire de 1964, convaincu de la nécessité de la lutte armée contre le régime militaire, il se rendit à Cuba en 1967, à La Havane, pour participer à une conférence sur la solidarité latino-américaine, malgré l’interdiction des autres membres du parti, dont il critiquait l’immobilisme. Il fut, peu de temps après, expulsé du parti. En 1968, il fonda l’ALN (Action de Libération Nationale) afin d’unir en une seule organisation les différentes forces révolutionnaires du pays, tout en travaillant de concert avec la VPR (Vanguarda Popular Revolucionaria) et le MR-8 (Movimento Revolucionario 8 de Outubro). Les premières actions de guérilla urbaine furent ainsi lancées et aboutirent, en 1969, au renvoi de l’ambassadeur américain du Brésil. Marighella fut finalement tué dans une embuscade policière le 4 novembre 1969. » (Wikipedia)


« La guérilla urbaine est une théorie militaire née dans les organisations d’extrême gauche sud-américaines, principalement après le constat d’échec de la guérilla et du foquisme de Che Guevara. Elle est théorisée par Carlos Marighella dans son Manuel du guérillero urbain puis par les Tupamaros. L’industrialisation rendant la guérilla rurale obsolète, les combats se déroulent donc désormais dans les villes, nouveaux centres névralgiques des pays et des régimes. De par la difficulté en milieux urbain d’organiser un contre-Etat (but de la guérilla classique) et d’éviter la répression et du fait du manque de moyens et d’effectifs, les guérillas urbaines utilisent le terrorisme en tant que stratégie militaire (c’est-à-dire un terrorisme publicitaire ou sélectif, mais néanmoins violent), de manière à déclencher une réaction violente de la part de l’Etat (démontrant ainsi sa nature supposée). La guérilla urbaine inspirera différents mouvements américains (Weathermen, FLQ) et européens (Fraction armée rouge, Brigades rouges, Action directe, Cellules communistes combattantes). » (Wikipedia)


Introduction et avertissement de Carlos Marighella

En rédigeant ce manuel, je désire rendre un double hommage. Le premier, à la mémoire d’Edson Souto, Marco Antonio Bras de Carvalho, Melson Jose de Almeida ("Escoteiro") et de tant d’autres combattants et guérilleros urbains, assassinés par la police politique (la D.O.P.S.) et par l’armée de la dictature militaire qui sévit au Brésil. Le second à nos courageux camarades, hommes et femmes, qui croupissent dans les geôles qui n’ont rien à envier aux crimes commis par les nazis. Comme ce le fut pour eux, notre seul devoir est de lutter.

Avertissement

Toute personne hostile à la dictature militaire ou toute autre forme d’exploitation et d’injustice, désireuse de combattre peut faire quelque chose, même si cette action est modeste, plusieurs petites actions en feront naître une immense. Ceux qui, après avoir lu ce manuel, auront conclu qu’il s ne peuvent rester passifs, je les invite à suivre les instructions que je propose et à s’engager tout de suite dans la lutte. Car, en toute hypothèse et en toutes circonstances, le devoir du révolutionnaire est de faire la révolution.

S’il importe de lire cet ouvrage, il est également très souhaitable de le divulguer. Que ceux qui acceptent les idées qui s’y trouvent défendues, le fassent ronéotyper ou imprimer, fût-ce sous la protection d’un groupe armé.

Si je l’ai signé, c’est parce qu’il est le résultat systématisé d’une expérience vécue par un groupe d’hommes qui , au Brésil, luttent les armes à la main et dont j’ai l’honneur de faire partie. Contre ceux qui mettent en doute ce que j’y recommande, qui continuent d’affirmer que ne sont pas encore réunies les conditions propres au combat ou qui nient les faits décrits, le mieux est que je revendique ouvertement la responsabilité de mes paroles et de mes actions. Je refuse donc les commodités ambiguës de l’anonymat.

Mon but est de recruter le plus grand nombre possible de partisans. Le nom d’agresseur ou de terroriste n’a plus le sens qu’on lui donnait jadis. Il ne suscite plus la terreur ou le blâme ; il éveille des vocations. Être appelé « agresseur » ou « terroriste », dans le Brésil d’aujourd’hui, honore le citoyen, puis que cela signifie qu’il lutte, les armes à la main, contre la monstruosité et l’abjection que représente l’actuelle dictature militaire.


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