Barra, 26 septembre 2005
<img307|left> Monsieur le Président,
Paix et Bien !
Je suis le frère Luiz Flávio Cappio de l’Ordo Fratrum Minorum, évêque diocésain de Barra à Bahia.
J’ai eu la chance de vous rencontrer lors de votre passage à Bom Jesus da Lapa, dans la Caravane de la Citoyenneté organisée le long du fleuve São Francisco en 1994. Peu de temps avant, nous avions effectué un pèlerinage de la source à l’embouchure du São Francisco afin de faire prendre conscience au peuple riverain de l’importance du fleuve dans la vie de tous et de la nécessité de le préserver. Je vous ai été présenté par mon professeur de théologie, le frère Leonardo Boff.
Je vous ai toujours admiré. J’ai participé activement à toutes les campagnes électorales du PT, rêvant ainsi de voir le peuple accéder au pouvoir.
Depuis que le gouvernement Fernando Henrique a proposé de déplacer le Rio São Francisco, nous nous sommes opposés fermement à ce projet. Depuis lors, nous avons souligné l’urgence de la revitalisation du fleuve et d’actions permettant de garantir le développement réel des populations pauvres du Nordeste : une politique de vie en commun dans le semi-aride, pour tous, proches et distants du fleuve.
Nous attendions de vous un engagement plus fort en faveur de la vie du fleuve et de son peuple. Nous attendions que, face à tant de questionnements importants d’ordre politique, environnemental, économique et juridique, le gouvernement revoie sa décision de mener à terme un projet qui manque de raison et de transparence.
Quand cessent la compréhension et la raison, la folie parle plus fort. Mon geste n’est pas une attitude anti-Lula de plus dans un moment délicat de la vie nationale. Bien au contraire. Qui sait s’il n’est pas une manière extrême de vous aider à comprendre par le coeur ce que la raison n’a su dire ?
Soyez en sûr, il s’agit d’un témoignage profond de l’amour de la vie
Ma vie est entre vos mains, recevez mon salut, fraternel et amical
Par Frère Luiz Flávio Cappio, Ordo Fratrum Minorum.
Traduction : Anais Fléchet pour Autres Brésils
Consulter notre DOSSIER consacré au détournement du fleuve São Francisco