Lula condamné : fin de partie pour la gauche brésilienne ?

 | Par Basta !, Rachel Knaebel

12 ans et un mois. C’est la peine prononcée mercredi 24 janvier à l’encontre de l’ex-président brésilien Lula lors de son jugement en appel. Les trois juges d’un tribunal régional de Porto Alegre ont décidé de confirmer le premier verdict du juge anti-corruption Sergio Moro, et même de le durcir en augmentant la peine d’un tiers. La condamnation porte sur des accusations de corruption passive et de blanchiment d’argent : l’ancien président de gauche aurait reçu, comme pot-de-vin de l’entreprise de construction OA, un appartement à Porto Alegre, et se serait fait financer des travaux dans cet appartement par l’entreprise. Reste que l’argumentaire de l’accusation repose principalement sur le témoignage d’un dirigeant de la société, lui-même mis en cause dans des affaires de corruption. Ainsi, en l’absence de « preuves matérielles », les trois juges ont sanctionné Lula pour des « faits indéterminés »...

Deux poids, deux mesures

Cette condamnation est un nouvel épisode de la vaste opération anti-corruption Lava Jato qui ébranle le monde politique brésilien depuis 2014. Si cette opération touche l’ensemble des partis, c’est bien le Parti des Travailleurs (gauche) de Lula qui est aujourd’hui visé. Le président intérimaire Michel Temer, du parti de droite PMDB, est lui aussi l’objet de procédures judiciaires pour corruption, participation à une organisation criminelle et obstruction à la justice, mais il a pu faire obstacle aux enquêtes grâce au soutien du Congrès. Autre adversaire du PT, Aecio Neves, du parti de droite PSDB, qui avait perdu face à Dilma Roussef (PT) lors de l’élection présidentielle de 2014, siège toujours au Sénat en dépit de lourdes accusations de corruption.

Dans les coulisses de ces complexes procédures judiciaires, teintées d’arbitraires, les enjeux sont bien politiques. « Lula plus proche de la prison, plus loin de l’élection » titrait l’édition brésilienne en ligne du journal El Pais après le jugement. C’est surtout la candidature de Lula à la prochaine élection présidentielle brésilienne, prévue en octobre, qui est menacée. Lula et ses avocats n’ont certes pas encore épuisé tous les recours contre le jugement. Et il reste possible que l’ancien président puisse finalement concourir à l’élection.

Voir en ligne : Basta !

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