L’ancien président Luiz Inácio Lula da Silva s’est adressé à la nation ce 7 septembre, jour de l’Indépendance du Brésil. Voici le discours complet :
Mes amies et amis,
Ces derniers mois, une tristesse infinie me serre le cœur. Le Brésil traverse l’une des pires périodes de son histoire.
Avec 130 000 morts et 4 millions de personnes infectées, nous nous effondrons dans une crise sanitaire, sociale, économique et environnementale jamais vue auparavant. Plus de deux cent millions de Brésiliennes et de Brésiliens se réveillent chaque jour, ne sachant pas si leurs parents, amis ou eux-mêmes seront en bonne santé et en vie le soir même. L’écrasante majorité des personnes tuées par le coronavirus sont des personnes pauvres, noires et vulnérables que l’État a abandonnées.
Dans la ville la plus grande et la plus riche du pays, les décès dus au Covid-19 sont de 60% plus élevés chez les noirs et les métis de la périphérie, selon les données des autorités sanitaires. Chacun de ces morts que le gouvernement fédéral traite avec dédain avait un nom, un prénom, une adresse. Il avait un père, une mère, un frère, un fils, un mari, une femme, des amis. Ça fait mal de savoir que des dizaines de milliers de Brésiliens ne pouvaient pas dire au revoir à leurs proches. Je connais cette douleur. Oui, il aurait été possible d’éviter tant de morts.
Nous sommes entre les mains d’un gouvernement qui ne valorise pas la vie et banalise la mort. Un gouvernement insensible, irresponsable et incompétent qui a enfreint les règles de l’Organisation Mondiale de la Santé et a converti le coronavirus en une arme de destruction massive.
Les gouvernants qui ont émergé du coup d’État ont gelé les ressources et mis au rebut le système de santé unifié, le SUS, qui est respecté dans le monde entier comme modèle pour d’autres pays en développement. Et si l’effondrement n’a pas été encore pire c’est grâce aux héros anonymes, aux travailleurs et aux agents de santé. Les fonds qui pouvaient être utilisés pour sauver des vies servaient à payer des intérêts au système financier.
Le Conseil monétaire national vient d’annoncer qu’il retirerait plus de 300 milliards de reais des revenus des réserves que nos gouvernements avaient laissés. Cela serait compréhensible si cette fortune était destinée à aider le chômeur ou à maintenir une aide d’urgence de 600 reais pendant toute la durée de la pandémie. Mais cela ne traverse pas l’esprit des économistes gouvernementaux. Ils ont déjà annoncé que cet argent servira à payer des intérêts de la dette publique !
Entre les mains de ces personnes, la santé publique est mise à mal dans tous ses aspects. Le remplacement de la direction du ministère de la Santé par du personnel militaire sans expérience médicale ou sanitaire n’est que la pointe d’un iceberg. Dans une escalade autoritaire, le gouvernement a transféré des centaines de militaires en activité et de réservistes à l’administration fédérale, y compris à de nombreux postes clés, rappelant les temps sombres de la dictature.
Le plus grave de tous est que Bolsonaro profite de la souffrance collective pour commettre subrepticement un crime contre le pays.
Un crime politiquement impresciptible, le plus grand crime qu’un représentant du gouvernement puisse commettre contre son pays et son peuple : renoncer à la souveraineté nationale. Ce n’est pas par hasard que j’ai choisi de m’entretenir avec vous ce 7 septembre, jour de l’indépendance du Brésil, alors que nous célébrons la naissance de notre pays en tant que nation souveraine.
La souveraineté signifie l’indépendance, l’autonomie, la liberté. Le contraire est la dépendance, la servitude, la soumission. Tout au long de ma vie, j’ai toujours combattu pour la liberté.
Liberté de la presse, liberté d’opinion, liberté d’expression et d’organisation, liberté d’association, liberté d’initiative. Il est important de se rappeler qu’il n’y aura pas de liberté si le pays lui-même n’est pas libre. Renoncer à la souveraineté, c’est subordonner le bien-être et la sécurité de notre peuple aux intérêts d’autres pays.
La garantie de la souveraineté nationale ne se limite pas à la mission très importante de sauvegarde de nos frontières terrestres et maritimes et de notre espace aérien. Cela signifie aussi défendre notre peuple, nos richesses minérales, prendre soin de nos forêts, de nos rivières, de notre eau.
En Amazonie, nous devons être présents avec des scientifiques, des anthropologues et des chercheurs dédiés à l’étude de la faune et de la flore et à l’utilisation de ces connaissances en pharmacologie, en nutrition et dans tous les domaines de la science – en respectant la culture et l’organisation sociale des peuples autochtones.
Le gouvernement actuel subordonne le Brésil aux États-Unis de manière humiliante et soumet nos soldats et diplomates à des situations désagréables. Et il menace toujours d’impliquer le pays dans des aventures militaires contre nos voisins, contredisant la Constitution elle-même, pour servir les intérêts économiques et stratégiques militaires américains.
La soumission du Brésil aux intérêts militaires de Washington a été largement instaurée par le président lui-même lorsqu’il a nommé un officier général des forces armées brésiliennes pour servir dans le Southern Military Command des États-Unis, sous les ordres d’un officier américain.
Dans une autre attaque contre la souveraineté nationale, le gouvernement actuel a signé un accord avec les États-Unis qui place la base aérospatiale d’Alcântara sous le contrôle de responsables américains et prive le Brésil de l’accès à la technologie, même de pays tiers.
Quiconque veut connaître les véritables objectifs du gouvernement n’a pas besoin de consulter les manuels secrets d’Abin ou des services de renseignement de l’armée. La réponse se trouve chaque jour au Journal Officiel, dans chaque acte, dans chaque décision, dans chaque initiative du président et de ses conseillers, banquiers et spéculateurs qu’il a appelés à diriger notre économie.
Des institutions centenaires, telles que Banco do Brasil, Caixa Econômica Federal et BNDES, qui se confondent avec l’histoire du développement du pays, sont découpées en quartiers et en tranches – ou simplement vendues à bas prix.
Les banques publiques n’ont pas été créées pour enrichir des familles. Ce sont des instruments de progrès. Ils financent le logement des pauvres, l’agriculture familiale, les travaux d’assainissement, les infrastructures essentielles au développement.
Si nous regardons le secteur de l’énergie, nous verrons une politique de la terre brûlée tout aussi prédatrice.
Après avoir mis les réserves de pétrole pré-salin en vente pour des montants ridicules, le gouvernement démantèle Petrobras. Ils ont vendu le distributeur et les gazoducs ont été cédés. Les raffineries sont démembrées. Quand il ne restera que les éclats, les grandes multinationales arriveront pour finir ce qui reste d’une entreprise stratégique pour la souveraineté du Brésil.
Une demi-douzaine de multinationales menacent les revenus de centaines de milliards de reais de pétrole pré-salin – ressources qui constitueraient un fonds souverain pour financer une révolution éducative et scientifique.
Embraer, l’un des plus grands atouts de notre développement technologique, n’a échappé à la honte de la reddition que par les difficultés de la société qui allait l’acquérir, Boeing, profondément liée au complexe militaro-industriel américain.
La coupe ne s’arrête pas là. La fureur privatiste du gouvernement entend vendre la plus grande entreprise de production d’énergie d’Amérique latine, Eletrobrás, un géant avec 164 centrales – dont deux thermonucléaires – responsables de près de 40% de l’énergie consommée au Brésil.
La démolition des universités, de l’enseignement et le démantèlement des institutions soutenant la science et la technologie, promus par le gouvernement, constituent une menace réelle et concrète pour notre souveraineté.
Un pays qui ne produit pas de savoir, qui persécute ses enseignants et ses chercheurs, qui réduit les subventions de recherche et refuse l’enseignement supérieur à la majorité de sa population est condamné à la pauvreté et à la soumission éternelle.
L’obsession destructrice de ce gouvernement a laissé la culture nationale à une succession d’aventuriers. Artistes et intellectuels appellent au salut de la Casa de Ruy Barbosa, Funarte, Ancine. La Cinemateca Brasileira, où un siècle de mémoire cinématographique nationale est déposée, risque sérieusement de connaître le même sort tragique que le Musée National.
Mes amies et mes amis.
Dans l’isolement de la quarantaine, j’ai beaucoup réfléchi sur le Brésil et sur moi-même, sur mes erreurs et mes succès et sur le rôle qui peut encore me convenir dans la lutte de notre peuple pour de meilleures conditions de vie.
J’ai décidé de me concentrer, à côté de vous, sur la reconstruction du Brésil en tant que nation indépendante, avec des institutions démocratiques, sans privilèges oligarchiques et autoritaires. Un véritable État de droit démocratique et fondé sur la souveraineté populaire. Une nation axée sur l’égalité et le pluralisme. Une Nation insérée dans un nouvel ordre international basé sur le multilatéralisme, la coopération et la démocratie, intégrée en Amérique du Sud et solidaire des autres pays en développement.
Le Brésil que je veux reconstruire avec vous est une nation engagée dans la libération de notre peuple, des travailleurs et des exclus.
Dans un mois, j’aurai 75 ans.
Avec le recul, je ne peux que remercier Dieu, qui a été très généreux avec moi. Je dois remercier ma mère, Dona Lindu, d’avoir transformé un sans diplôme en un fier ouvrier, qui deviendra un jour président de la République. Pour avoir fait de moi un homme sans amertume, sans haine.
Je suis le garçon qui a démenti la logique, qui a quitté le sous-sol social et atteint le dernier étage sans demander la permission à personne, sinon au peuple.
Je ne suis pas passé par la porte arrière, j’ai traversé la rampe principale. Voilà ce que les puissants n’ont jamais pardonné.
Ils m’ont réservé le rôle des figurants, mais je suis devenu un protagoniste par la main des travailleurs brésiliens.
J’ai assumé le gouvernement disposé à montrer que les gens étaient pris en compte. De plus, j’ai prouvé que le peuple est un atout extraordinaire, une énorme richesse. Avec le peuple, le Brésil progresse, s’enrichit, se renforce, devient un pays souverain et juste.
Un pays où la richesse produite par chacun est distribuée à tous – mais avant tout aux exploités, aux opprimés, aux exclus.
Toutes les avancées que nous avons faites ont été farouchement combattues par les forces conservatrices, alliées aux intérêts des autres puissances.
Ils ne se sont jamais consentis à voir le Brésil comme un pays indépendant et solidaire avec ses voisins d’Amérique latine et des Caraïbes, avec les pays africains, avec les pays en développement.
C’est là, dans ces réalisations des travailleurs, dans ce progrès des pauvres, à la fin de l’asservissement, que le coup d’État de 2016 est à l’origine.
C’est là que réside la racine des actions armées contre moi, de mon emprisonnement illégal et de l’interdiction de ma candidature en 2018. Des processus qui – maintenant tout le monde le sait – reposaient sur la collaboration criminelle secrète des agences de renseignement américaines.
En sortant 40 millions de Brésiliens de la pauvreté, nous avons fait une révolution dans ce pays.
Une révolution pacifique, sans coups de feu ni arrestations. Voyant que ce processus d’ascension sociale des pauvres se poursuivrait, que l’affirmation de notre souveraineté ne serait pas inversée, ceux qui se croient propriétaires du Brésil, à l’intérieur comme à l’extérieur, ont décidé de l’arrêter.
C’est là que naît le soutien des élites conservatrices à Bolsonaro.
Ils ont considéré comme naturelle sa dérobade des débats. Ils ont versé des fleuves d’argent dans l’industrie des fausses informations.
Ils ont fermé les yeux sur leur passé terrifiant. Ils ont fait semblant d’ignorer son discours de défense de la torture et ses excuses publiques pour viol.
Les élections de 2018 ont plongé le Brésil dans un cauchemar qui semble sans fin. Avec la montée en puissance de Bolsonaro, les miliciens, les intermédiaires d’affaires et les tueurs à gages ont quitté les pages réservées aux informations policières pour apparaître dans les colonnes de l’actualité politique. Comme dans les films d’horreur, les oligarchies brésiliennes ont donné naissance à un monstre qu’elles sont désormais incapables de contrôler, mais qu’elles continueront de soutenir tant que leurs intérêts seront servis.
Un fait scandaleux illustre cette connivence : au cours des quatre premiers mois de la pandémie, quarante milliardaires brésiliens ont augmenté leur fortune de 170 milliards de reais.
Parallèlement, la masse salariale des salariés a baissé de 15% en un an, la plus forte baisse jamais enregistrée par l’IBGE. Pour empêcher les travailleurs de se défendre contre ce pillage, le gouvernement étouffe les syndicats, affaiblit les centrales syndicales et menace de fermer les portes du tribunal du travail. Ils veulent briser la colonne vertébrale du mouvement syndical, ce que même la dictature n’a pas réussi. Ils ont violé la Constitution de 1988. Ils ont répudié les pratiques démocratiques. Ils ont implanté un autoritarisme obscurantiste, qui a détruit les conquêtes sociales réalisées au cours de décennies de luttes. Ils ont abandonné une politique étrangère éminente et active, au profit d’une soumission honteuse et humiliante.
C’est le portrait vrai et menaçant du Brésil d’aujourd’hui. Une telle calamité devra se confronter à un nouveau contrat social qui défend les droits et les revenus des travailleurs.
Chères amies et amis
Ma longue vie, y compris les presque deux ans que j’ai passés dans une prison injuste et illégale, m’a beaucoup appris.
Mais tout ce que j’étais, tout ce que j’ai appris se réduit à un grain de maïs si cette expérience n’est pas mise au service des travailleurs.
Il est inacceptable que 10% de la population vive aux dépens de la misère de 90% de la population. Il n’y aura jamais de croissance et de paix sociale dans notre pays tant que la richesse produite par tous se retrouvera sur les comptes bancaires d’une poignée de privilégiés. Il n’y aura jamais de croissance et de paix sociale si les politiques et les institutions publiques ne traitent pas tous les Brésiliens équitablement.
Il est inacceptable que les travailleurs brésiliens continuent de subir les effets pervers des inégalités sociales. Nous ne pouvons admettre que nos jeunes noirs ont leur vie marquée par une violence qui frise le génocide.
Depuis que j’ai vu, dans cette terrible vidéo, les 8 minutes et 43 secondes d’agonie de George Floyd, je n’arrête pas de me demander : combien de George Floyd avons-nous au Brésil ? Combien de Brésiliens ont perdu la vie pour ne pas être blancs ? Les vies noires comptent. Mais c’est vrai pour le monde, pour les États-Unis et pour le Brésil.
Il est intolérable que les nations autochtones voient leurs terres envahies et pillées et leurs cultures détruites. Le Brésil que nous voulons est celui du maréchal Rondon et des frères Villas-Boas, pas celui des accapareurs de terres et des ravageurs des forêts. Nous avons un gouvernement qui veut tuer les plus belles vertus de notre peuple, telles que la générosité, l’amour de la paix et la tolérance.
Les gens ne veulent pas acheter de revolvers ou de cartouches de carabine. Les gens veulent acheter de la nourriture.
Nous devons lutter fermement contre la violence impunie contre les femmes. Nous ne pouvons accepter qu’un être humain soit stigmatisé par son sexe.
Nous rejetons le mépris du public envers les anciens esclaves marrons. Nous condamnons le préjugé qui traite comme des êtres inférieurs les pauvres qui vivent à la périphérie des grandes villes.
Combien de temps vivrons-nous avec tant de discrimination, tant d’intolérance, tant de haine ?
Mes amies et mes amis, pour reconstruire le Brésil post-pandémique, nous avons besoin d’un nouveau contrat social entre tous les Brésiliens.
Un contrat social qui garantit à chacun le droit de vivre en paix et en harmonie. Dans lequel nous avons tous les mêmes possibilités de croissance, où notre économie est au service de tous et non d’une petite minorité. Et dans lequel nos trésors naturels sont respectés, comme le Cerrado, le Pantanal, l’Amazonie bleue et la forêt atlantique.
Le fondement de ce contrat social doit être le symbole et la base du régime démocratique : le vote. C’est par l’exercice du vote, libre de toute manipulation et de fake news, que les gouvernements doivent être formés et que les grands choix et les choix fondamentaux de société doivent être faits.
À travers cette reconstruction, appuyée par le vote, nous aurons un Brésil démocratique, souverain, qui respecte les droits de l’homme et les divergences d’opinion, protège l’environnement et les minorités et défend sa propre souveraineté. Un Brésil de tous et pour tous.
Si nous sommes unis autour de cela, nous pouvons surmonter ce moment dramatique.
L’essentiel aujourd’hui est de vaincre la pandémie, de défendre la vie et la santé du peuple. Et enfin bloquer cette mauvaise gestion et mettre fin dépenses sans limites qui met l’État brésilien à genoux face au capital financier national et international.
Dans cette entreprise ardue mais essentielle, je me mets à la disposition du peuple brésilien, en particulier des travailleurs et des exclus.
Mes amies et mes amis
Nous voulons un Brésil où il y a du travail pour tout le monde. Nous parlons de construire un État-providence qui promeut l’égalité des droits, dans lequel la richesse produite par le travail collectif est restituée à la population en fonction des besoins de chacun. Un État juste, égalitaire et indépendant qui offre des opportunités aux travailleurs, aux plus pauvres et aux plus exclus.
Ce Brésil de nos rêves est peut-être plus proche qu’il n’y paraît. Même les prophètes de Wall Street et de la City de Londres ont déjà décrété que le capitalisme, tel que le monde le connait, voit ses jours comptés. Il leur a fallu des siècles pour découvrir une vérité incontestable que les pauvres connaissent depuis leur naissance : ce qui soutient le capitalisme, ce n’est pas le capital. C’est nous, les travailleurs.
C’est à ces moments-là que me vient à l’esprit cette phrase que j’ai lue dans un livre de Victor Hugo, écrit il y a un siècle et demi, et que chaque ouvrier devrait avoir dans sa poche, écrite sur un bout de papier, pour ne jamais oublier : « C’est de l’enfer des pauvres que fait le paradis des riches… »
Aucune solution, cependant, n’aura de sens sans les travailleurs en tant que protagoniste. Comme la plupart des Brésiliens, je ne crois pas et n’accepte pas les pactes dits « d’en haut » avec les élites. Ceux qui vivent de leur propre travail ne veulent pas payer la facture des arrangements politiques pris à l’étage supérieur.
Je tiens donc à réaffirmer quelques certitudes personnelles : Je ne soutiens, n’accepte et ne souscris à aucune solution qui n’implique pas la participation effective des travailleurs.
Ne comptez pas sur moi pour un accord que le peuple ne ferait que simplement soutenir. Plus que jamais, je suis convaincu que la lutte pour l’égalité sociale passe par un processus qui oblige les riches à payer des impôts proportionnels à leurs revenus et à leur fortune.
Et ce Brésil, mes amis et mes amis, est à portée de main. Je peux le dire en regardant dans les yeux de chacun d’entre vous. Nous prouvons au monde que le rêve d’un pays juste et souverain peut effectivement se réaliser.
Je sais – vous savez – que nous pouvons, encore une fois, faire du Brésil le pays de nos rêves. Et le dis, du fond de mon cœur : je suis là. Reconstruisons le Brésil ensemble.
Nous avons encore un long chemin à parcourir ensemble. Restez ferme, car ensemble, nous sommes forts.
Nous vivrons et gagnerons.
Luiz Inácio Lula da Silva