Lula a provisoirement légalisé la production du soja génétiquement modifié. Dans l’Etat du Rio Grande do Sul, les agriculteurs applaudissent, et certains élus sont touchés par la grâce du pragmatisme. Au Brésil, même la samba peut être transgénique. Depuis que, pour avoir autorisé le soja génétiquement modifié, le président Luiz Inacio Lula da Silva a été traité de « transgénique de la politique » par le chef du Mouvement des sans-terre, Joao Pedro Stedile, tout est possible. Alors, pour le prochain carnaval, les écoles de samba de Porto Alegre ont décidé de se saisir d’un thème résolument d’actualité : « Les OGM, vérités et mensonges ». Elles feront assaut d’imagination pour représenter sur leurs chars les petites graines de soja classique ou transgénique, voire les tourteaux et autres aliments pour bétail.
Le soja génétiquement modifié est une culture controversée mais très appréciée dans cet Etat du Rio Grande do Sul, qui en est le principal producteur brésilien. Le choix des écoles de samba ne doit donc rien au hasard. Au Brésil, les OGM étaient officiellement interdits jusqu’à la décision du gouvernement Lula d’autoriser - provisoirement - la vente du soja génétiquement modifié pour la récolte 2003, puis la plantation et la commercialisation pour la saison 2004. C’est peu dire que la mesure a rempli d’aise les fermiers du Rio Grande do Sul, comme ceux des Etats voisins du Parana et du Mato Grosso do Sul. Les gros et les petits, malgré l’opposition officielle des représentants de ces derniers et des gouverneurs du Parana et du Mato Grosso do Sul.
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