Lettre aux évêques (1)

« Malheur à vous qui multipliez vos maisons et augmentez vos champs jusqu’à
ce qu’il ne reste plus aucun espace et que vous occuppiez tout le pays....
Vos multiples maisons seront rasées et vos palaces luxueux seront
abandonnés.
 » (Is 5,8)


Chers évêques, nos pasteurs,

En ce temps de grâce où nous contemplons et célébrons dans la Foi la Passion, la Mort et la Résurrection du Seigneur, nous voulons vous informer du
Chemin de Croix que vivent les travailleurs ruraux et travailleuses rurales sans terre de notre région du Pará, diffamés, victimes d’injustice et persécutés.

Confiants dans les promesses successives des gouvernements, des milliers de familles sans terre ont installé des campements au bord des routes, en face des clôtures d’immenses propriétés agricoles, connues comme
improductives, aux titres frauduleux, enrichies par l’exploitation
d’ouvriers agricoles de différents états traités comme des esclaves.

Compte tenu de l’excessive lenteur de la réalisation de ces promesses,
les travailleurs sans terre souffrant de la faim, de maladies, de
persécutions, ont rendu ces terres productives, produisant les aliments
nécessaires pour subvenir aux besoins de leurs familles.

Au cours de l’année 2005, lors d’une action conjointe de l’état et du
pouvoir judiciaire du Pará, à la demande des grands fermiers, l’expulsion violente de ces familles a débuté. Le bataillon de choc de la Police
Militaire a expulsé environ 4 000 familles de plus de 30 fermes occupées.
L’opération, violente, a laissé des centaines de maisons brûlées, des cultures détruites, des enfants qui ont perdu leur année scolaire et des dizaines de pères de famille détenus ou poursuivis.

Depuis la semaine dernière, et au cours de ces jours de Semaine Sainte, 7 fermes occupées par aproximativement 700
familles du sud et du sud-est du Pará sont en train d’être vidées de ses occupants par plus de deux cents hommes de la Police Militaire.

Dans ce contexte, les médias font un important travail de mépris, de marginalisation et de stigmatisation des travailleurs ruraux sans terre qui
sont également la cible du pouvoir répresseur de l’État, traités comme
des bandits de la grande criminalité. L’État, avec tout son appareil de répression, criminalise la lutte pour la terre, étiquetant l’organisation des
travailleurs comme une bande de malfaiteurs, organisée pour commettre des crimes, qui attaque le droit sacré de propriété.

Ce qui n’est pas dit, ce qui est secret et intouchable, est ce qui est
à la base de ces riches propriétés occupées par les sans terre. Il s’agit de fermes improductives, qui ne remplissent pas leur fonction sociale et ne respectent pas la Constitution du pays. Exploitation et pratique de l’esclavage, appropriation illégale de terres publiques, faux titres et dégradation de la nature, c’est cela qui est à la base de la formation de ces grandes propriétés agricoles. Et, malgré cela, les sans terre, bénéficiares de la réforme agraire, sont exclus de leur juste droit à la
terre et vivent dans une situation de misère extrême, ce qui est un vrai
scandale éthique, incompatible avec l’Evangile. « Ils préparent de lourds
fardeaux et les mettent sur les épaules des autres mais eux-mêmes ne sont
pas prêts à bouger le petit doigt pour les soulager.
 » (Mt 23,4)

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